Communiqué de presse – « Chers amis,
Dans un secteur où l’écrasante majorité des consommateurs sont des consommatrices, les femmes du secteur diamantaire sont étonnamment sous-représentées[:], non seulement au niveau de la direction et des employés, mais même dans la façon dont le produit a toujours été vendu. La photo du modèle portant la bague, la broche ou le collier est généralement celle d’une femme mais, le plus souvent, le message s’adresse à son partenaire masculin et à sa générosité, dont elle doit dépendre.
Soyons justes, des progrès ont été réalisés dans les marchés et économies développés. Les campagnes pour les achats personnels sont maintenant habituelles et certaines femmes de grand talent entrent dans les salles du conseil et les bureaux de la direction. Mais, à quelques exceptions notables, ce secteur reste dominé par les hommes et la parité réelle est toujours un objectif à atteindre.
La situation est moins encourageante dans les économies en développement, principaux lieux d’extraction et de transformation des diamants, en particulier ceux concernés par l’extraction artisanale.
D’après un rapport de 2018, publié par l’International Institute for Sustainable Development, les femmes représentent près de 30 % des équipes de mineurs artisans et à petite échelle (ASM) et jusqu’à 50 % dans certaines régions. Or, elles sont généralement reléguées aux rôles secondaires et subalternes, comme le drainage, le lessivage, le lavage, le tamisage et le tri et font souvent l’objet de discriminations, par exemple pour les licences, le financement et l’accès aux données géologiques. Au Ghana, par exemple, les femmes du secteur ASM engagées dans des rôles de transformation et de camionnage gagnent en moyenne 60 % de moins que les hommes aux postes de creuseurs.
Chose plus inquiétante, les femmes sont bien plus susceptibles d’être victimes dans les affaires de violence. D’après une étude menée en 2016 en RDC par la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, 74 % des femmes interrogées dans des mines artisanales ont affirmé avoir été confrontées à de la violence sexuelle et 71 % ont affirmé ne pas s’être senties en sécurité sur les sites.
Il s’agit d’un secteur dans lequel le World Diamond Council (WDC) fait une différence. Notre volonté de nous assurer que les diamants circulant dans la chaîne de valeur ne soient pas associés à de la violence, des infractions aux droits de l’homme et de la discrimination au travail nous oblige à nous intéresser au sort des femmes dans notre industrie. Ce faisant, nous espérons installer le changement dans les attitudes et sur le terrain. L’objectif de développement durable n° 5 des Nations unies appelle à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes et des filles. Il s’agit d’un objectif que nous devons tous chercher à atteindre.
Je suis extrêmement fière de ce que j’ai réussi en tant que femme dans notre industrie, mais aussi de l’opportunité qui m’est offerte par le WDC. J’ai également le privilège de travailler aux côtés d’un groupe de femmes talentueuses et accomplies qui prouvent chaque jour que, dans le secteur diamantaire, le plafond de verre est une barrière illusoire.
Mais ce n’est pas uniquement une campagne de femmes. Cela nous appartient à tous. À de très nombreux égards, c’est bien la femme qui est la meilleure amie du diamant. »
Marie-Chantal Kaninda
WDC Executive Director