La Diamond Producers Association (DPA) et Signet Jewelers ont publié les premiers résultats de leur programme destiné à mesurer le parallèle entre ce que les détecteurs de synthétiques prétendent et les résultats effectifs.[:]
La première phase du programme Assure a testé 11 détecteurs de synthétiques à l’aune de références développées par UL (la société de certification anciennement connue sous le nom de Underwriters Laboratory) et un comité de gemmologues et de scientifiques. Les résultats sont publiés ici.
Les machines ont été confrontées à ce que Jean-Marc Lieberherr, PDG de la DPA, qualifie d’échantillon « ultra-difficile » : 1 200 diamants saupoudrés de 200 synthétiques de toutes sortes, dont des diamants traités et non traités. Les appareils étaient actionnés par un « novice entraîné ».
Deux des machines ont identifié à tort des synthétiques comme pierres naturelles et tous les appareils sauf un ont produit des faux positifs, ce qui signifie qu’ils ont qualifié de synthétique une pierre naturelle ou l’ont renvoyée pour des tests supplémentaires.
Mais Jean-Marc Lieberherr affirme que, dans l’ensemble, il est satisfait des résultats.
« Nous avions vraiment un échantillon constitué pour provoquer des erreurs, affirme-t-il. Ces résultats sont probablement beaucoup plus complexes que ceux des situations ordinaires rencontrées au quotidien chez les professionnels. »
Lisa Levinson, responsable des projets stratégiques à la DPA, affirme que les chiffres doivent être considérés dans ce contexte.
« Sachez bien qu’une erreur d’identification de 1 % – des synthétiques considérés comme des pierres naturelles –ne signifie pas que vous ne pouvez pas compter sur cette machine dans votre travail, affirme-t-elle. Cela ne signifie pas que 1 % des synthétiques seront classés comme des diamants naturels car notre échantillon Assure est très difficile et n’est pas représentatif de ce qui existe sur le marché. »
Quant à savoir ce qu’il faut acheter, la DPA n’apporte aucune recommandation : « Nous laissons les divers acteurs décider du type de machine qui répond à leurs besoins, explique Jean-Marc Lieberherr. Certains peuvent vouloir un niveau de résultat minimum. »
Jean-Marc Lieberherr fait remarquer qu’il existe de nombreux facteurs à prendre en compte lorsque l’on achète un appareil de détection, comme le coût, la quantité de pierres à analyser simultanément et savoir si la machine détecte les imitations.
Et il ne s’agit que de la première phase du test. Huit autres machines sont toujours en analyse car certains fabricants ont choisi de les affiner et de les représenter après le premier essai. Il existe environ 40 appareils de détection des synthétiques dans le commerce et le projet. Assure espère arriver à les tester tous.
Une fois les résultats publiés, certains fabricants ont sorti des communiqués vantant les bons chiffres obtenus.
Les machines SYNTHdetect, AMS2 (détecteur de mêlé automatique) et DiamondView de De Beers ont été parmi les meilleures. Elles ont détecté tous les synthétiques et présenté des taux de report extrêmement faibles. (DiamondView a été le seul appareil n’ayant fait aucune erreur sur les diamants naturels.) Pourtant, ces appareils coûtent au maximum 17 000 dollars.
La M-Screen+ du HRD Anvers a été la plus rapide, détectant plus de 12 000 pierres par heure, tout en repérant tous les synthétiques. Elle est facturée 63 000 dollars.
Dror Yehuda, président de Yehuda Diamond Co, affirme « ne pas pouvoir être plus satisfait » des résultats du détecteur Sherlock Holmes de sa société, expliquant qu’il avait détecté tous les synthétiques et figurait parmi les appareils les moins chers testés (même s’il coûte malgré tout 6 495 dollars). Il rend ainsi hommage à son père Zvi qui, à 82 ans, est encore capable de produire un appareil ultramoderne.
Toutes les machines ayant participé au test recevront le badge Assure, qui pourra être collé sur leurs machines pour indiquer le taux de précision.