De Beers ne fournit aucun rapport de certification pour ses synthétiques Lightbox, ce qui engendre bon nombre de spéculations sur leur qualité. [:]Une récente estimation réalisée par une scientifique du Gemological Institute of America (GIA) a montré qu’une paire de pierres blanches Lightbox, d’un quart de carat, seraient probablement certifiées G VS1.
Les conclusions ont été rédigées sous forme de note de laboratoire pour la publication Gems and Gemology du GIA, édition hiver 2018.
Après avoir examiné deux rondes Lightbox destinées à une paire de boucles d’oreilles – l’une de 0,24 carat, l’autre de 0,26 carat –, Sally Eaton-Magaña, chercheuse au laboratoire, a affirmé que la taille des pierres serait respectivement notée « excellent » et « very good ». Les deux échantillons provenaient d’un « fournisseur tiers », a indiqué la note.
Notons que le logo Lightbox, inscrit au laser sous la facette de la table, diminuait la pureté des deux pierres qui auraient autrement été jugées VVS, a écrit Sally Eaton-Magaña.
Les deux pierres ont été créées à l’aide du procédé de dépôt chimique en phase vapeur (CVD) et ne montrent aucune trace de traitement HPHT (haute pression, haute température) post-croissance. Le GIA affirme que 75 % des supports CVD quasi-incolores qu’il a examinés étaient traités sous HPHT après la croissance.
La note de laboratoire précisait que, d’après les documents promotionnels de Lightbox, ses synthétiques roses et bleus « ont un aspect inhabituel par rapport aux diamants de couleur naturels et sont donc peu susceptibles d’être jamais considérés comme un produit de couleur naturel. » Les échantillons Lightbox incolores sont plus difficiles à différencier des pierres naturelles mais peuvent être identifiés comme CVD à l’aide de techniques spectroscopiques, d’un test DiamondView et de l’inscription interne, est-il indiqué dans le document.
La note de laboratoire est assez ironique du fait que le GIA ne certifie pas actuellement les synthétiques à l’aide de son échelle standard des 4C, lui préférant des « descriptions générales de couleur et de pureté ». Dans un entretien de 2016 avec National Jeweler, Tom Moses, directeur du laboratoire et de la recherche au GIA, avait affirmé qu’il s’agissait de la « façon la plus logique » de certifier les synthétiques. De ce fait, les rapports du GIA sur les synthétiques étaient de peu d’utilité pour les fabricants.
Aujourd’hui toutefois, le plus célèbre laboratoire de certification de l’industrie affirme qu’il envisage d’apporter des changements à ces rapports.
« Dans un très proche avenir, le GIA va finaliser et annoncer des changements dans ses rapports sur les synthétiques, pour s’aligner sur les guides de la FTC et s’adapter à l’évolution du marché », affirme Stephen Morisseau, porte-parole.
Stephen Morisseau a refusé d’indiquer à quel moment ces changements seraient annoncés et ce qu’ils pourraient contenir.
Mais il semble évident que le titre des rapports serait concerné, puisqu’ils sont actuellement intitulés « Rapports de certification de diamants synthétiques ». Les fabricants réfutent généralement le terme « synthétique », estimant que les consommateurs y associent une idée de « contrefaçon ». L’été dernier, la Federal Trade Commission a supprimé le mot « synthétique » de sa liste d’adjectifs recommandés, sans pourtant en interdire l’utilisation. (Elle a toutefois affirmé que le terme ne pourrait plus être utilisé pour laisser entendre que les synthétiques ne sont pas de vrais diamants.)
La note de laboratoire du GIA, dans son édition d’hiver, contient également quelques autres découvertes inhabituelles en lien avec les synthétiques, tels cette pierre naturelle envoyée par erreur en tant que pierre synthétique et un synthétique CVD irradié retrouvé dans une pile de mêlé naturel irradié.