Alors que s’écoulent les derniers jours de 2018, on se dit que l’année a quelque peu ressemblé à des montagnes russes. D’accord, mais qu’y a-t-il de bien nouveau ? pourraient rétorquer certains.[:]
Les événements géopolitiques ont évidemment planté le décor d’une année incertaine. Une guerre commerciale grandissante entre les États-Unis et la Chine – et des droits de douane assez incompréhensibles sur de solides alliés des États-Unis comme le Canada, l’Union européenne et la Corée du Sud – ont alimenté les craintes mondiales sur l’état du commerce, avant que le conflit commercial ne redescende d’un cran ou deux plus tard dans l’année.
En février, les impacts fracassants de la fraude, supposée perpétrée par Nirav Modi et Mehul Choksi, de plus de 2 milliards de dollars, ont commencé à se faire sentir. L’industrie indienne continue d’en ressentir les effets : le crédit bancaire est difficile à obtenir. Plusieurs mois plus tard, les mauvaises nouvelles ont continué d’affluer côté secteur bancaire, ABN Amro Bank ayant annoncé la fermeture de filiales aux États-Unis et à Dubaï.
En avril, a été lancée la Bharat Diamond Week, qui a été répétée en octobre. La Bharat Diamond Bourse prévoit d’organiser cet événement deux fois par an à l’avenir.
Deux des questions saillantes de l’année ont été l’annonce par De Beers du lancement d’une gamme de bijoux sertis de diamants synthétiques et la révision du Guide de la joaillerie par la Federal Trade Commission.
L’annonce des bijoux Lightbox par De Beers a provoqué une onde de choc. Chacun avait son avis sur l’initiative : certains ont affirmé que le minier utilisait avec cynisme ses connaissances sur les pierres synthétiques pour créer un nouveau marché et qu’il n’était pas engagé envers le marché diamantaire. Parallèlement, d’autres se félicitaient de la démarche, la considérant comme une façon de frapper les fabricants de synthétiques et d’obliger les prix à baisser à un niveau qui ne serait pas commercialement viable. Cela éliminerait donc la menace des synthétiques du marché diamantaire.
Avec un tarif de 800 dollars par carat, De Beers semblait dire aux consommateurs qu’il s’agit de la véritable valeur des diamants synthétiques, des pierres destinées à des bijoux légers et plaisants. Les diamants synthétiques peuvent être fabriqués relativement facilement et à peu de frais. Ils n’ont donc que peu de valeur intrinsèque, voire aucune. Tel était le message. Les fabricants de synthétiques vont donc devoir affronter une tâche colossale, montrer aux consommateurs pourquoi ils vont devoir payer des milliers de dollars pour une pierre alors que les acheteurs constatent le prix de ces diamants créés par De Beers.
En ce qui concerne le Guide de la joaillerie de la FTC, l’industrie diamantaire est rapidement passée à l’offensive, affirmant que la FTC était allée trop loin en faveur des fabricants de synthétiques. La déception a été encore plus vive, sachant qu’un an auparavant, les Directives sur la terminologie diamantaire avaient été convenues et mises en œuvre par la WFDB, l’International Diamond Council, l’International Diamond Manufacturers Association et la CIBJO et qu’il s’agissait d’une norme ISO.
Beaucoup ont considéré qu’il offrait aux fabricants de synthétiques trop de liberté dans la manière de décrire leurs produits. En plus des préoccupations à propos de la manière peu flatteuse dont il présente l’industrie diamantaire – travail des enfants, destruction de l’environnement, etc. –, les grands noms de l’industrie ont considéré que c’était l’étape de trop.
De surcroît, des articles sont régulièrement publiés, laissant penser que les synthétiques deviennent de plus en plus populaires auprès des jeunes générations, sensibles aux prix et à la question sociale. Le guide de la FTC a donc alarmé l’industrie et toutes les grandes organisations commerciales : la WFDB, l’IDMA, la CIBJO, la DPA, le US Jewelry Council, le AWDC, le GJEPC, l’IDI et le WDC se sont rassemblés pour s’y opposer et produire une liste de directives qui, selon elles, pourraient être acceptées partout dans le monde.
Sur un autre plan, la Blockchain pour l’industrie des diamants et des bijoux a progressé. De Beers a lancé son programme pilote Tracr et inscrit de grands acteurs comme Signet Jewelers, Chow Tai Fook et le minier concurrent ALROSA.
Sur une note plus optimiste, ALROSA a annoncé des hausses des ventes de bijoux lors des trois premiers trimestres de l’année tandis que De Beers a rapporté des ventes record de 82 milliards de dollars pour 2017. Parallèlement, Bain & Co a affirmé qu’il y avait eu une hausse de 2 % sur tous les segments du marché des bijoux.
En conclusion, où que soyez dans la filière des diamants et des bijoux et quelle que soit la partie du monde dans laquelle vous habitez, nous vous souhaitons une année 2019 faite de bonheur, de santé et de prospérité.