À l’issue du Symposium 2018 du GIA, au cours de la semaine du 8 octobre, j’ai regardé mon ordinateur portable et réalisé que j’avais pris 23 pages de notes serrées depuis le lancement de cet événement de trois jours, le 7 octobre.[:] Autrement dit, Je dispose d’ÉNORMÉMENT d’informations à décortiquer, avant d’en distiller les points forts.
Plusieurs thèmes récurrents sont apparus : l’importance d’être centré sur le client, les efforts constants pour retracer l’origine des pierres et le rôle que jouent la traçabilité et la transparence dans la narration du secteur du retail, la mort des « canaux » – les vendeurs apprenant qu’au lieu d’insister sur la bataille entre boutiques traditionnelles et commerce électronique, ils doivent opter pour le commerce omnicanal – et, bien entendu, l’avenir des synthétiques. J’aborderai ces sujets dans des articles ultérieurs.
Pour l’heure, je souhaitais vous parler des remarques visionnaires que Scott Galloway, un professeur de marketing à l’École de commerce Stern de l’Université de New York et fondateur de Gartner L2, a proposées au public, au début de la séance de clôture, et intitulées « Futurescape ».
Scott Galloway a débuté sa conférence vidéo depuis New York en passant en revue les prévisions qu’il avait proposées lors du précédent symposium international organisé par le GIA en 2011. Ayant annoncé que Facebook deviendrait la société la plus chère au monde, il a corrigé le tir : « en août, Apple a dépassé le trillion de dollars en valeur. Apple, ancienne société technologique, est aujourd’hui la marque de luxe la plus puissante au monde. Imaginez une entreprise qui, ce trimestre, double les bénéfices réalisés par Amazon dans toute son histoire et vous avez Apple. Apple est l’équivalent d’une société automobile, mais très particulière : elle a les volumes de production de Toyota avec les marges de Ferrari. Nous n’avons jamais rien vu de tel. »
En 2011, Scott Galloway avait également prévu que les boutiques traditionnelles ne disparaîtraient pas et il avait raison à ce sujet. « Ce que nous avons constaté, c’est une ruée vers le centre, a-t-il déclaré. Les détaillants en ligne qui réussissent – comme Warby Parker, Bonobos – ont continué d’ouvrir des boutiques tandis que les détaillants traditionnels comme Macy’s et J.Crew ont été obligés de renforcer leur présence en ligne pour survivre. Les détaillants qui prospèrent sont ceux qui ont adopté le modèle multicanal, admettant que les consommateurs ne se contentent pas d’un seul outil de vente. Ce sera bientôt un retail des consommateurs, et non pas un commerce électronique, ni même un commerce directement aux consommateurs. Il s’agira de leur offrir toutes les façons d’obtenir le produit, en fonction de ce qui leur convient le mieux. »
Voici ce qu’annonce Scott Galloway pour 2019 et après :
Les diamants synthétiques ont la même capacité à révolutionner l’industrie que l’avaient les montres à quartz dans les années 70.
« Les marques doivent rajouter du sentimentalisme dans les relations, en associant les diamants à une représentation de l’amour, a indiqué Scott Galloway. La classe moyenne américaine est bien moins solide aujourd’hui qu’elle ne l’était lorsque De Beers a sorti sa célèbre campagne « Diamonds are Forever ». Et avec un pouvoir d’achat en baisse, les consommateurs se penchent plus volontiers sur des alternatives aux bagues, un avantage pour les diamants synthétiques et les pierres précieuses. »
« Les marques restées sur l’idée que la valeur historique attribuée aux diamants naturels suffit pour assurer leur survie doivent s’interroger sur ce qui motive vraiment les décisions d’achat de leurs clients et être prêtes à s’adapter à ce marché en évolution ou risquer de perdre du terrain », a-t-il ajouté.
Comme cela s’est passé dans l’industrie diamantaire, le marché de la joaillerie commencera à assister à un regroupement des indépendants.
« Les 10 plus gros groupes de bijouterie contrôlent à peine 12 % du marché mondial des bijoux. Le reste est assez fragmenté, a indiqué Scott Galloway. Nous constatons dans chaque industrie des regroupements destinés à réagir face au géant de Seattle, Amazon. Les marques indépendantes, axées sur le numérique, dont Raymond Weil, ont commencé à prospérer du fait du manque de concurrence, adoptant habilement de nouvelles technologies sur site, des stratégies de recherche et les réseaux sociaux. Ces marques cherchent à attirer les acheteurs de la génération Y. Elle deviennent ensuite des objectifs d’acquisition de choix pour les marques historiques cherchant à s’équiper des bons outils numériques et d’un éventail d’actifs pour protéger l’image de marque qu’il leur a fallu des décennies à bâtir. »
Vous devez activement promouvoir une culture de l’expérimentation et de l’innovation.
« En tant que chef d’entreprise ou dirigeant supérieur, proposez-vous une couverture pour les gens en difficultés ?, a demandé Scott Galloway. Disposez-vous de systèmes de rémunération capables d’attirer les jeunes à qui sont offertes de nombreuses opportunités à l’ère du numérique ? Attirez-vous les bons talents dans votre organisation ? Ou les gens vous considèrent-ils immédiatement comme un symbole de la vieille économie ? Une chose que possède toute organisation qui réussit mieux que le marché dans toutes les industries, c’est une image d’accélérateur de carrière. »