Dominion Diamond Corporation a publiquement décliné une offre de rachat de 1,1 milliard de dollars provenant de Washington Companies, affirmant que le conglomérat de Missoula, dans le Montana, n’avait pas le savoir-faire pour gérer le minier canadien.[:]
Washington Companies se qualifie de « groupe d’entreprises privées nord-américaines des secteurs de l’extraction minière, de l’industrie et des transports, créé par l’industriel et entrepreneur Deenis R. Washington ». Celui-ci, âgé de 82 ans, a été classé, par Forbes, 83e personne la plus riche d’Amérique en 2016, avec un actif net de 5,8 milliards de dollars.
L’offre de rachat, à 13,50 dollars l’action, représente un gain de 36 % sur le cours de clôture de Dominion le 17 mars, a indiqué Washington Companies.
Pourtant, dans un communiqué, Dominion ne semblait pas particulièrement impressionné, ni par l’offre ni par la façon dont elle a été faite, déplorant qu’elle soit « générique » et « sans originalité ».
« [Washington Companies] ne dispose pas d’expérience dans l’industrie très spécialisée de l’extraction minière et du marketing des diamants, affirmait le communiqué. [Washington Companies] a également indiqué qu’ils n’avaient pas de projet spécifique pour l’entreprise… Le conseil d’administration a jugé cette déclaration d’intérêt opportuniste et considère qu’elle ne fait pas honneur à la valeur de la société dans son plan d’activité actuel. »
Bien que les deux parties n’aient pas entamé de pourparlers sur le rachat, Dominion s’est opposé aux conditions préalables imposées par Washington Companies.
L’acheteur potentiel « continue d’exiger, comme préalable à toute discussion, une longue période d’exclusivité, ainsi que la capacité à mettre son veto sur le choix d’un nouveau PDG par le conseil, a indiqué le communiqué de Dominion. [Washington Companies] a également refusé le mode habituel de réserve qui l’empêcherait d’utiliser les informations confidentielles pour prendre le contrôle de [Dominion]. Ces conditions limiteraient la capacité de [Dominion] à mettre en place sa direction supérieure, empêcheraient Dominion d’obtenir d’autres opportunités créatrices de valeur, au-delà du plan d’activité actuel de la société, et laisseraient [Washington Companies] libre d’abaisser sa déclaration d’intérêt préliminaire, hautement confidentielle, ou de profiter des informations confidentielles de [Dominion] pour poursuivre ses propres intérêts par le biais d’un prochain « rachat sans numéraire ». »
Les récriminations de Dominion ne s’arrêtent pas là. Son communiqué qualifie la déclaration de l’offre de Washington Companies d’« égocentrique ».
Pour sa part, Washington Companies se dit « déçu » de la réaction du conseil à son offre mais reste « fortement intéressé » par un rachat.
Le groupe affirme que son offre est subordonnée à la « réalisation de travaux de due diligence au cours d’une période d’exclusivité et à la négociation d’un accord d’acquisition… Le conseil d’administration de Dominion continue de refuser à Washington [Companies] l’accès à la due diligence, ce qui, a indiqué le postulant, pourrait pourtant entraîner une hausse du prix de l’offre. »
Washington Companies s’est également présenté comme un nouveau propriétaire idéal pour Dominion, affirmant avoir « une bonne connaissance du secteur, une vision à long terme et des capitaux permanents pour investir dans l’activité pendant plusieurs décennies ».
En 2015, Dominion avait déclaré avoir mandaté le groupe de conseil financier Rothschild & Co. afin d’étudier ses options, parmi lesquelles une vente.
Dominion détient la mine d’Ekati et commercialise 40 % de la production de la mine de Diavik, à proximité.