À l’heure où j’écris, je me trouve dans un train Amtrak bringuebalant, cahotant et gémissant, en route vers Washington, D.C., où j’ai été invitée à l’investiture de notre 45e président, Donald J. Trump, en tant qu’invitée personnelle.[:]
Je plaisante…
Je vais en réalité m’exprimer devant la section de D.C. de l’association des anciens élèves du GIA, le 19 janvier, au Holiday Inn d’Arlington, en Virginie. Je proposerai la version PowerPoint d’un billet de mon blog que j’ai récemment rédigé, évoquant mes pronostics pour le retail en 2017.
Puisque je suis en route vers la capitale du pays, j’ai la sensation que le moment est bien choisi pour revenir sur mon dernier voyage à Washington D.C. Comme on dit, il n’est jamais trop tard pour finir un article qui aurait dû être écrit il y a deux mois.
En novembre donc, j’étais invitée par le National Museum of Natural History du Smithsonian à un dîner de bienvenue en l’honneur du diamant Foxfire de 187,63 carats, invité temporaire de la galerie Harry Winston du musée, qui abrite également le diamant Hope de 45,52 carats.
Découvert à la mine Diavik, au Canada, en août 2015, le Foxfire est le plus gros diamant qui aurait été extrait en Amérique du Nord.
Rio Tinto, qui détient une participation de 60 % dans Diavik, a fait rapporter le diamant à New York en mai et j’ai alors pu poser dessus mes affreux petits doigts, jamais manucurés. Le mois suivant, la pierre a été présentée aux enchères et c’est Deepak Sheth d’Amadena Investments/Excellent Facets Inc. qui a remporté l’enchère, dont le montant est resté inconnu.
Comme je l’ai indiqué en novembre, Deepak Sheth a pour l’instant choisi de conserver le diamant à l’état brut. Il l’a prêté en premier lieu au Smithsonian et m’a très gentiment invitée au dîner dont je parlais, où la pierre a été présentée.
Organisé après la fermeture de la galerie, l’événement a permis une visite privée, même si elle se faisait sans guide, des deux pièces qui abritent la collection de minéraux du musée.
Cela m’a également permis de rencontrer Deepak Sheth et Jeffrey Post, géologue, président du département des sciences minérales du musée et conservateur responsable de la collection des minéraux du musée.
Jeffrey Post s’est exprimé devant l’assemblée à deux occasions ce soir-là. Il a d’abord expliqué pourquoi il était tellement enthousiaste de voir le diamant dans la collection du musée (et pourquoi il serait difficile de s’en séparer), puis a évoqué un peu plus en détails les propriétés scientifiques de cette pierre spéciale.
Le Foxfire, a-t-il indiqué, présente une forte fluorescence. Il a comparé la teinte de bleu qui apparaît aux rayons UV à un bleu glacier. La pierre présente aussi une phosphorescence orange vif lorsque la lumière s’éteint, laquelle disparaît lentement.
« Nous ne l’avons jamais vue disparaître totalement. Nous avons fini par nous lasser et faire autre chose », a-t-il plaisanté.
Jeffrey Post, qui affirme n’avoir pas observé énormément de diamants dans sa vie, mais qui a étudié quelques pierres extraordinaires, a déclaré n’avoir jamais vu de diamant avec une telle fluorescence bleue et une telle phosphorescence orange. L’équipe a choisi d’étudier le Foxfire tant qu’il est en leur possession afin de se faire une meilleure idée de ce que cela signifie et « savoir vraiment ce qui se passe à l’intérieur de ce diamant. »
Il a également mentionné le fait que ce gros diamant brut trouvait sa place dans le cadre de la mission du musée, à savoir éduquer et créer une expérience pour ses visiteurs. Il a d’ailleurs affirmé : « Combien de fois pourrons-nous voir un gros diamant qui a été découvert et extrait quelque part dans le monde ? Et le public ? Jamais. C’est une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans une vie pour la plupart de nos visiteurs. »
En réécoutant l’enregistrement de mes remarques sur cette soirée, je me suis rappelée de ce que m’avait dit Larry West lorsque je l’interrogeais à propos des diamants de couleur naturels de sa société, désormais exposés à Los Angeles : le grand public n’a pas l’occasion de voir ce genre de pierres précieuses très souvent, c’est une chose que l’on a tendance à oublier lorsqu’on travaille dans le milieu de la joaillerie au quotidien.
Bien sûr, les gens peuvent entrer dans des boutiques de joaillerie et voir des vitrines remplies, rayon après rayon, de diamants de 1 carat, mais il est très rare, voire impossible, d’observer des pierres merveilleuses et vraiment exceptionnelles, comme les diamants de couleur de Larry West ou de gros diamants sous leur forme brute, comme le Foxfire.
Le diamant Foxfire restera exposé au Smithsonian, dans une vitrine en verre, à quelques centimètres du Hope, jusqu’au 16 février. Après cela, Deepak Sheth prévoit de l’emmener faire un « voyage autour du monde » pour le faire admirer à d’autres passionnés.
Nous vous tiendrons informés de son itinéraire.