Au début de la semaine du 17 octobre, j’ai écrit un article sur deux gros diamants de laboratoire, un blanc de 5,19 carats et un bleu de 10,08 carats, récemment examinés par le laboratoire du Gemological Institute of America à Hong Kong. [:]
Dans les deux articles, je remarquais que le GIA utilise la terminologie suivante pour désigner la couleur et la pureté des pierres : « couleur équivalente à un J » et « pureté équivalente à un VS2 » pour le diamant blanc et « couleur équivalente à un Fancy Deep Blue » pour la pierre de couleur.
Cette terminologie m’a amenée à m’interroger sur l’approche de la certification des diamants synthétiques par le GIA.
Mercredi 19 octobre, le très cultivé Tom Moses, vice-président exécutif et directeur du laboratoire et de la recherche du GIA, a pris le temps de me l’expliquer.
Tom Moses a affirmé que le GIA publie des rapports de certification de diamants synthétiques depuis environ 10 ans.
Dans ces rapports, le GIA ne donne pas de grades spécifiques de couleur ou de pureté.
Tom Moses a expliqué que le laboratoire certifie ces diamants en termes plus larges, désignant par exemple les pierres de la gamme D-E-F comme « incolores » et celles de la gamme G-H-I comme « quasi-incolores ».
En termes de pureté, le laboratoire utilise uniquement les classifications VVS, VS, SI ou I pour les diamants synthétiques.
Pourquoi ?
Parce que, « de par leur nature, lorsque ces diamants sont fabriqués, ils sont généralement pauvres en azote », a indiqué Tom Moses, ce qui, par ailleurs, en fait des Type IIa. En outre, beaucoup de diamants CVD – mais pas tous – ressortent avec une certaine teinte brune et sont alors dé-colorisés par le biais d’un traitement afin de les rendre incolores ou quasi-incolores.
Par conséquent, ces pierres n’auront pas la même plage de couleurs (D à Z) que les diamants d’extraction, ce qui explique pourquoi le GIA choisit d’utiliser des catégories plus larges pour les certifier. Ils sont aussi fabriqués pour être le plus transparent possible, d’où les termes plus larges utilisés par le GIA pour désigner la pureté.
Le système de certification du GIA, qui a été créé bien avant la prolifération actuelle des diamants de laboratoire, a été « développé pour une production minière normale, qui n’évolue pas. C’est la nature », a fait remarquer Tom Moses.
Toutefois, lorsque le GIA publie des articles de recherche en ligne, comme celui-ci sur le diamant de 5,19 carats, découvert plus tôt ce mois-ci, il utilise des termes tels que « couleur équivalente à un J » et « pureté équivalente à un VS » pour offrir aux lecteurs une vision plus précise de la pierre.
Tom Moses a affirmé que, malgré ce que certaines personnes semblent penser, le GIA ne procède pas ainsi pour « punir les fabricants de diamants ». Il considère simplement que c’est la façon la plus logique de décrire les diamants de laboratoire.
Il a ajouté que, du point de vue du consommateur, il ne pense pas qu’il y ait une forte demande pour des grades de couleur spécifiques lorsqu’il s’agit de diamants de laboratoire. Selon lui, il leur suffit d’avoir une bague ou une paire de boucles d’oreilles en vrais diamants mais à un prix plus bas.
« Ils vont vous dire : « C’est joli. Ils brillent. C’est le prix que je veux mettre, je les prends. » »
(Je pense que cet argument pourrait aussi convenir pour des diamants d’extraction mais ce sujet fera l’objet d’un autre article.)
Tom Moses a affirmé que, même si les producteurs de diamants de laboratoire demandent au GIA de procéder différemment, le GIA ne devrait pas modifier ce système dans un avenir proche, notamment avec l’amélioration de la technologie de culture des diamants. Celle-ci produit en effet davantage de pierres de couleur et de pureté supérieures.
« Notre mission est de servir le consommateur et d’apporter des informations claires et précises, a-t-il affirmé. Bien que nous écoutions l’industrie, notre objectif final est de servir le public. »
« Pour l’instant, je ne vois pas pourquoi nous devrions changer quoi que ce soit. »