Un nouveau méta-moteur de recherche veut apporter plus de transparence dans l’achat des diamants en ligne.[:]
Avez-vous déjà remarqué cette bizarrerie ? La vente de bijoux sur Internet est presque aussi morcelée que la vente au détail. Blue Nile est à l’évidence le plus gros acteur du secteur mais d’autres entreprises disposent de parts de marché importantes, comme Signet, Tiffany, James Allen, Brilliant Earth, Ritani et – plus surprenant encore – Costco et Overstock.
Voulant rationaliser cet enchevêtrement de propositions, Ajay Anand, le créateur de Systmapp, une application utilisée par les Nations unies, propose aujourd’hui Rare Carat. Le site prétend être le « Kayak des diamants » (Kayak étant un méta-moteur de recherche de voyages qui compare les prix des différents sites de voyage).
Ajay Anand, diplômé de la Wharton School à l’université de Pennsylvanie, s’est senti frustré lorsqu’il a voulu acheter une bague de fiançailles l’année dernière.
« Ce serait comme acheter un shampooing sur Amazon, explique-t-il. Vous n’achèteriez jamais un shampooing sur Amazon pour lequel il n’y ait pas de commentaire et qui ait moins de trois étoiles. Et nous parlons d’un article à 10 $. Mais vous voilà prêt à dépenser des dizaines de milliers de dollars pour un bijou sur lequel vous n’avez aucune information. »
« Je me suis donc dit : qu’on me donne une liste de fournisseurs de confiance dans l’industrie et j’effectuerai une recherche auprès d’eux. Pourquoi est-ce à moi de faire la recherche ? J’ai été vraiment choqué, et même un peu agacé que personne ne propose ça. Pourquoi personne ne réalise-t-il qu’il y a là une opportunité ? »
Le site utilise un algorithme, adossé à la technologie Watson d’IBM, qui note les achats de diamants en ligne sur une échelle de un à cinq. La note est principalement basée sur le prix mais Ajay Anand a découvert que la plupart des montants des ventes électroniques de diamants sont relativement proches et que, pour les clients, « les marques ont également leur importance. »
Ajay Anand admet que sa société de 10 personnes n’a actuellement pas de modèle de gestion bien établi. Pourtant, il se dit encouragé par les premières réactions – stimulées par un article publié en ligne dans Forbes – et travaille sur des améliorations qui permettront à son site de devenir davantage un point d’achat unique pour les diamants, à la manière d’un robot de discussion qui guide les consommateurs dans cette procédure.
Au final, affirme-t-il, son site devrait apporter davantage de transparence sur le marché diamantaire, une chose qu’il juge absolument nécessaire. Il évoque ensuite le fabricant de vêtements Everlane, la tête d’affiche du mouvement en marche pour une « transparence radicale » dans la vente de détail. Lorsque les prix du cachemire ont baissé, la société a adressé un e-mail à ses consommateurs pour les informer qu’elle réduisait ses prix.
« Lorsque l’on achète des diamants, on est confronté à un important déséquilibre d’information. Je pense que, pour les détaillants, le but n’est pas d’informer mais bien d’alimenter la confusion autour de ce produit pour que vous ayez besoin d’être accompagné dans votre achat. Le but est de créer des marges mais je ne pense pas que cela soit une stratégie intelligente à long terme. Elle génère un certain malaise. »
« Je ne pense pas que l’industrie diamantaire ait un problème. Elle a juste besoin de s’ouvrir davantage et d’être plus honnête. Cela ne me pose aucun problème si quelqu’un d’autre gagne de l’argent, à condition qu’il fournisse un service. Il y a des tas de choses pour lesquelles je suis prêt à payer mais je dois avoir le sentiment que le prix n’est pas surévalué. Les gens doivent penser : « Si je vais chez Blue Nile, je sais que la marge est de tant. » Ça ne me dérange pas de payer un peu plus pour des services de haut niveau mais les gens doivent avoir la sensation d’en avoir pour leur argent. »