Normalisation de l’activité dans la filière intermédiaire – De Beers

Mathew Nyaungwa

La De Beers a affirmé que l’industrie diamantaire avait connu une année difficile en 2015 mais que des conditions commerciales plus normales étaient revenues dans la filière intermédiaire au premier semestre 2016, le résultat des actions engagées pour faire face aux excès de stocks.[:]

Dans son dernier rapport Diamond Insight, le groupe a affirmé que les événements de 2015 cristallisaient bon nombre des risques et des pressions imposés aux entreprises de la filière intermédiaire.

« Les problèmes de financement, de technologie, de réputation et de différenciation devraient conserver une importance primordiale pour l’avenir de la filière intermédiaire, a déclaré la De Beers. Toute une nouvelle série de pressions en matière de conformité (de la part des banques, des régulateurs et des fournisseurs de brut) obligent les entreprises de la filière intermédiaire à adopter des normes internationales en matière de transparence financière pour maintenir leurs activités. Il leur faut donc être encore plus solides financièrement, car les banques et les fournisseurs cherchent généralement les partenaires qui présentent les risques les plus faibles. »

Le groupe a affirmé qu’une plus grande solidité financière permettrait également aux opérateurs de la filière intermédiaire d’être plus forts dans un environnement où la volatilité est désormais la norme.

« Ceux qui présentent des bilans plus solides seront mieux à même de traverser les périodes de faible demande, sans avoir besoin de sacrifier leurs stocks. Ils seront aussi plus aptes à profiter des opportunités lorsque le marché est à la hausse, a indiqué la De Beers. Les nouvelles formes de financement devraient également changer le mode de fonctionnement de la filière intermédiaire. Si les prêts bancaires restent limités, les entreprises capables de trouver des alternatives et des sources de financement compétitives bénéficieront d’un fort avantage concurrentiel. Mettre davantage l’accent sur l’efficacité financière pourrait aussi influer sur l’avenir des centres de taille. »

Évoquant l’activité diamantaire en amont, la De Beers a rappelé que face au recul de la demande et des ventes de brut l’année dernière, certains producteurs ont réduit la production au-delà des niveaux de 2014.

Toutefois, les investissements réalisés ces 10 dernières années devraient permettre d’augmenter la production dans le court à moyen terme, avant de parvenir à une stabilisation, a indiqué le minier.

« Ventes de brut – Les ventes de brut mondiales à destination des centres de taille ont reculé d’environ 30 % entre 2014 et 2015, pour atteindre un montant estimé de 13,7 milliards de dollars, a indiqué le groupe. La De Beers est restée le plus gros fournisseur de brut en valeur, même si sa part des ventes a baissé avec 31 % (contre 35 % en 2014). »

« Ce chiffre englobe environ 2 % des ventes de brut mondiales effectuées par Diamond Trading Company Botswana (une co-entreprise entre la De Beers et le gouvernement de la République du Botswana) à Okavango Diamond Company, la société de négoce de diamants du gouvernement. »

Le groupe a affirmé qu’ALROSA, le géant russe des diamants, était le deuxième plus gros fournisseur de brut, avec une part de marché de 25 % en valeur, contre 26 % en 2014.

Les autres grands fournisseurs étaient Sodiam, qui vend la production de brut de l’Angola, avec une part de 8 % contre 7 % en 2014 et Rio Tinto, avec une part de 5 %, identique à celle de l’année précédente.

Dominion Diamond Corporation était à égalité avec Rio Tinto et sa part est restée inchangée, avec 5 %, tandis que Petra Diamonds affichait un résultat de 3 %, comme en 2014.

« Il se vend davantage de brut à l’échelon local. La tendance à favoriser la valorisation à l’échelle du pays s’est poursuivie l’année dernière, avec la signature d’un accord phare de 10 ans entre le gouvernement de la République de Namibie et la De Beers. Il prévoit le tri, l’évaluation et la vente de la production de Namdeb Holdings, a déclaré la De Beers. Cet accord permettra à la Namibie de profiter de davantage de brut, qui sera mis à disposition pour une valorisation nationale. Ce sont 430 millions de dollars de brut qui sont proposés chaque année aux clients de Namibia Diamond Trading Company. Toutes les pierres spéciales de Namdeb Holdings seront mises à disposition pour une vente en Namibie. En outre, 15 % de la production minière de Namdeb Holdings seront proposés à la vente par une société commerciale indépendante, appartenant au gouvernement, appelée Namib Desert Diamonds. »

La production de brut

La De Beers a également déclaré que la production totale de brut avait représenté 17,5 milliards de dollars l’année dernière, soit 10 % de moins qu’en 2014.

Toutefois, en termes de carats, la production mondiale a baissé de moins de 1 %, à 141 millions de carats.

La Russie a été le premier pays producteur en termes de volume, avec une part de 29 %, contre 27 % en 2014.

Elle était suivie par la République démocratique du Congo, avec 17 % contre 19 % en 2014.

Le Botswana est arrivé en troisième position, avec 15 % par rapport à 18 % en 2014.

Il était suivi par l’Australie, avec 10 %, contre 7 % en 2014, et le Canada, avec un score inchangé de 9 %.

La Russie est également restée le plus grand producteur en termes de valeur, avec une part de 29 % de la valeur totale produite en 2015, légèrement au-dessus des 26 % atteints en 2014.

Le Botswana était le deuxième plus gros producteur en termes de valeur, avec 21 % contre 23 % en 2014, suivi du Canada, avec 10 % contre 12 % en 2014.

L’Angola arrive en quatrième position, avec un score inchangé de 9 %, suivi de l’Afrique du Sud avec 7 %, résultat également inchangé par rapport à 2014.

« Une fois de plus, la De Beers et ALROSA étaient les deux plus gros producteurs, à la fois en termes de volume et de valeur. Le volume de la part de production de la De Beers était de 20 % en 2015 (contre 23 % en 2014), derrière ALROSA avec 27 % (contre 26 % en 2014) », a déclaré le minier.

Perspectives

D’après le groupe, deux nouveaux producteurs de diamants devaient lancer leur production en 2016.

Il s’agit de Mountain Province Diamonds, avec la mine de Gahcho Kué, en partenariat avec la De Beers dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada, et Stornoway Diamonds, avec la mine de Renard au Québec (Canada).

Gahcho Kué devrait produire une moyenne de 4,5 millions de carats par an lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle. Renard a entamé ses opérations au troisième trimestre 2016. Sa production annuelle devrait atteindre en moyenne 1,6 million de carats.

« Ces deux projets devraient participer à la hausse de la production de brut à moyen terme, a souligné la De Beers. Toutefois, au-delà des trois nouvelles mines de 2016 (Gahcho Kué, Renard et l’installation de traitement principale de Liqhobong), la filière des sites inexploités est limitée. »

La De Beers a affirmé que, malgré les rares projets nouveaux, il existe plusieurs projets d’expansion de friches industrielles en cours, avec une production prévue à moyen terme.

Dominion Diamond Corporation a annoncé cette année qu’elle procéderait au développement des cheminées de Sable et Jay dans la mine d’Ekati au Canada, prolongeant ainsi la durée de production de la mine jusqu’en 2033.

Rio Tinto et Dominion Diamond Corporation développent la cheminée A-21 de Diavik, également au Canada, qui devrait commencer à produire en 2018 et prolonger la mine jusqu’en 2023.

La De Beers a également prolongé la durée de vie de certains de ses principaux actifs.

Le projet Cut-8 de la mine de Jwaneng, au Botswana, commencera à produire des diamants en 2017, tandis que le développement du projet souterrain de Venetia, en Afrique du Sud, devrait prolonger la production de cette mine au-delà de 2040.

Source Rough&Polished