Depuis toujours impliqué et soucieux des problématiques éthiques, Rubel & Ménasché a décidé de s’engager dans des actions de responsabilité sociale des entreprises toujours plus conséquentes. [:]Stephan Wolzok, directeur général de Rubel & Ménasché, nous explique l’importance de se lancer activement dans une politique de RSE, mais également la nécessité de la promouvoir auprès de l’industrie et de ses partenaires.
Pourquoi est-ce, selon vous, le moment d’engager des actions de RSE – responsabilité sociale des entreprises – de plus grande envergure ?
Il me semble que c’est aujourd’hui une obligation, une nécessité morale. Nous sommes installés à Paris, rue de la Paix, à deux pas de nos clients, dans un pays protégé. C’est une chance que tout le monde n’a pas… Pour moi, promouvoir l’éthique et la RSE, ce ne sont pas « que des mots ». Nos actes, notre manière de vivre doivent être à l’unisson.
Quant à savoir pourquoi maintenant en ce qui concerne Rubel & Ménasché, je dirais que nous sommes arrivés à une maîtrise de notre activité telle que nous pouvons aller plus loin que le seul bien-être de notre entreprise. Nous ne sommes pas novices en matière d’éthique et de RSE. Mais Rubel & Ménasché a atteint une stabilité certaine, à nous d’aller plus loin…
Enfin, je crois que depuis 3 ou 4 ans, nous sommes, toutes industries confondues, arrivés à une prise de conscience collective de la nécessité des actions de responsabilité sociale des entreprises. Elles sont indispensables !
Par quoi se traduit votre évolution en matière de RSE ?
Au-delà des procédures de longue date engagées par Rubel & Ménasché, comme notre adhésion au RJC depuis 2011, notre soutien à la DDI ou au DEF ou comme les standards et critères éthiques que nous appliquons et qui sont ceux des fournisseurs de brut que sont la De Beers et ALROSA, nous avons réalisé des documents nous engageant encore plus avant : code de conduite, document détaillant les conditions d’achat de nos fournisseurs, agrément entre Rubel & Ménasché et ses fournisseurs, chartes, etc.
Je m’explique : nous nous approvisionnons en grande majorité au travers du groupe Dali Diamond, dont nous sommes membres. Cela garantit nos diamants (naturels) et leur provenance : il n’y a pas d’intermédiaire entre nous et les miniers. Le reste de notre approvisionnement provient du marché secondaire : c’est sur cette partie de notre stock que nous voulons mettre en place des procédures et pratiques encore plus sûres en matière de RSE.
Donc, si je comprends bien, cela n’engage pas que vous mais vos fournisseurs également ?
Ces documents que nous avons mis en place expliquent ce que nous voulons. La politique stratégique et commerciale de Rubel & Ménasché est limpide : nous allons nous engager sur certains marchés mais il y a des chemins que nous ne prendrons pas.
Nous ne cherchons pas à imposer une conduite responsable mais plutôt à l’inspirer. Je sais, depuis que nous avons obtenu la cinquième certification RJC en 2011, que l’effet « boule de neige » importe dans le domaine de l’éthique et de la RSE. Nos actions, nos choix ont eu des effets sur nos partenaires historiques, qui sont aujourd’hui eux aussi au RJC.
Pour mettre en place des actions de RSE, il faut des moyens, tant humains que financiers. Tout cela a un vrai coût ! Si l’on ne nous permet pas de garder des marges suffisantes, et donc de prospérer, il sera difficile de mener ce type d’actions. D’où le défi de maintenir aussi nos marges, en parallèle de notre engagement ! Dans le cadre de nos relations avec nos fournisseurs, nous travaillons à vérifier notre chaîne d’approvisionnement dans son intégralité, à tous les niveaux de la RSE. Les documents envoyés à ce stade sont, pour l’instant, des préconisations.
Vos clients ont, eux-aussi, de plus grandes exigences envers vous en matière d’éthique et de RSE ?
Nos clients nous demandent beaucoup plus dans tous les domaines. Cela dit, depuis 17 ans, Rubel & Ménasché a axé sa stratégie sur la qualité et le service haut de gamme. Donc, nous avions déjà élevé nos propres standards d’auto-exigence. Nous avons précédé une demande plus générale de nos clients, de l’industrie, et par laquelle nous ne sommes pas les seuls concernés… Cela devait arriver ! Les grandes maisons s’industrialisent toutes, la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble est plus contrôlée. L’industrie du diamant s’est inspirée des autres industries dans ce domaine. « Le diamant », c’était un métier familial mais il est en pleine évolution ; notamment avec les jeunes qui arrivent dans les entreprises après avoir fait de hautes études à l’étranger. Il y a moins d’affect, plus de dynamisme…
Mais alors, concrètement, quelles garanties pouvez-vous offrir à vos clients ?
Nous voulons démontrer que nos diamants sont « de qualité » au sens large, en allant plus loin que la beauté intrinsèque de la pierre et le fait qu’elle soit « propre », c’est-à-dire non issue de conflits. Nous nous fournissons en très grande majorité chez ALROSA et la De Beers, donc pas d’inquiétude de ce côté. Notre service haut de gamme et notre savoir-faire ne sont plus à démontrer. Notre credo reste l’amélioration continue. Après avoir envoyé ces documents chez nos fournisseurs, comme, entre autres, le code de conduite que nous suivons nous-mêmes, la prochaine étape serait de procéder à des audits extérieurs, chez nos fournisseurs, afin de vérifier leurs engagements RSE.
Dans quels domaines de la RSE pensez-vous pouvoir progresser encore ?
Nous travaillons au niveau du groupe Dali Diamond à ce sujet ; nous sommes en pleine réflexion, pour avancer vers des décisions collégiales.
Les actions de RSE, quelles qu’elles soient, doivent avoir un véritable impact. Nous ne sommes pas là pour faire dans le discours ou la surenchère. Pour moi, la RSE ça commence par des petits gestes de tous les jours : savoir « dire merci à table », s’adresser avec respect à tout un chacun ! C’est aussi une façon de vivre au quotidien…
Et plus largement quels sont les projets de Rubel & Ménasché ?
Nous entendons instaurer une véritable durabilité au sein de toutes nos actions. Nous ne parlons plus de projets à court ou moyen terme mais avons choisi de construire sur du long terme. Nous voulons développer des projets d’envergure et instaurer des relations de travail durables avec tous nos partenaires. Nous voulons travailler main dans la main avec nos clients, les conseiller, les aider à passer un cap.
Pour conclure, je dirais qu’il y a des principes auxquels Rubel & Ménasché ne dérogera jamais, c’est inscrit dans notre ADN ! Nous tenons à nos engagements.