Londres – Le Responsible Jewellery Council vient de mettre un terme au contrat de son PDG Ashish Deo, à son poste depuis huit mois seulement. L’organisme adopte une structure dirigée par un directeur exécutif.[:]
Ce directeur exécutif collaborera avec Catherine Sproule, directrice opérationnelle de longue date, afin d’assurer la continuité.
Le départ d’Ashish Deo intervient dans une période troublée, chargée de changements pour l’organisation à but non lucratif, qui a prévu de tenir son assemblée générale annuelle au cours de la semaine du 13 avril, à Mumbai.
Le RJC a affirmé mardi 7 avril que sa nouvelle structure dirigeante comprendrait un directeur des normes. L’organisation tente en effet de reconstruire ce service après un récent remaniement, au cours duquel Fiona Solomon, depuis longtemps directrice du développement des normes, a démissionné. Celle-ci était basée à Melbourne, en Australie.
Ces derniers mois, le RJC s’est également séparé de Marieke Van Der Mijn, sa directrice de la certification et des impacts.
L’organisation accueille désormais Kinjal Shah, le responsable du RJC en Inde. Il s’installera à Surat et sera chargé d’établir l’organisation sur le marché indien, un objectif du RJC.
En outre, l’organisation a récemment mis en place un Code de pratiques révisé, qui énumère des normes définissant des pratiques commerciales responsables pour les diamants, l’or et les métaux du groupe platine, à l’aune desquelles les membres du RJC feront l’objet de contrôles indépendants. Le code aborde des thèmes comme les droits de l’homme, le droit du travail, l’impact sur l’environnement, les pratiques minières et la déclaration des produits, entre autres choses.
Ces révisions, d’après le RJC, lui permettent de viser une augmentation du nombre de ses adhérents, à la fois dans la chaîne d’approvisionnement et sur les territoires géographiques.
Ashish Deo était entré au RJC en septembre. Il était issu de l’industrie de la joaillerie, et plus précisément de la fondation Fairtrade, où il exerçait en tant que directeur commercial. Il avait remplacé Michael Rae, qui avait quitté l’organisation londonienne fin 2013 pour suivre des opportunités plus près de ses origines, à Melbourne. Catherine Sproule avait occupé le poste de PDG intérimaire dans l’intervalle.
Dans un communiqué annonçant le départ d’Ashish Deo, le RJC a souligné que de nombreuses autres organisations à but non lucratif étaient gérées par des directeurs exécutifs.
Ce n’est pas non plus la première organisation de l’industrie de la joaillerie à adopter ce modèle. L’année dernière, le World Diamond Council, qui avait été dirigé par son président Eli Izhakoff pendant plus de 10 ans, a annoncé pour la première fois l’embauche d’un directeur exécutif. Il avait désigné Pat Syvrud à ce poste.
Le RJC est un organisme de normes et de certification à but non lucratif. Des joailliers à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement l’ont rejoint à sa création en 2005. Il s’appelait alors Council for Responsible Jewellery Practices, mais son nom a ensuite été simplifié en RJC.
Il regroupe actuellement 611 membres, dont 416 sont certifiés, ce qui signifie qu’ils ont fait l’objet d’un audit de tiers, confirmant la conformité de leurs pratiques commerciales avec le Code de pratiques du RJC en matière d’éthique commerciale, de droits de l’homme et de performances sociales et environnementales.
Les membres du RJC sont 26 à être certifiés COC (chaîne de contrôle), un statut réservé à ceux qui traitent des métaux précieux. Il rassemble un large éventail de problèmes et de risques de la chaîne d’approvisionnement des bijoux, au-delà de ceux qui sont abordés dans le Code de pratiques.