Comme un leit-motiv qui semble se répéter à intervalles réguliers, la menace des diamants de laboratoire non déclarés refait surface.[:] Cette fois-ci, ce sont quelque 110 pierres, de 1,28 carat chacune, qui ont été découvertes à Surat, la ville des fabricants du Gujarati.
Cette découverte intervient peu de temps après que la Surat Diamond Association (SDA) et le Gem and Jewelry Export Promotion Council (GJEPC) ont organisé un séminaire à Surat afin de sensibiliser fabricants et négociants de la ville sur les techniques de détection des diamants de laboratoire.
En réalité, la nouvelle n’a pas de quoi étonner. Le mois dernier, des articles avaient évoqué des messages circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquels plusieurs grands diamantaires indiens seraient concernés par le mélange de diamants naturels et de diamants de laboratoire.
Pour répondre à ces rumeurs, le GJEPC et la SDA ont publié un communiqué commun annonçant une action en justice à l’encontre de ceux pris en train de vendre des diamants mélangés non déclarés.
« Certains éléments peu scrupuleux sont à l’origine de véritables ravages dans l’industrie… Il s’agit d’une opération calculée, destinée à ternir l’image de grands diamantaires. Nous demandons aux diamantaires en Inde et aux professionnels de l’industrie partout dans le monde de ne pas réagir à ces rumeurs », a expliqué Vipul Shah, le président du conseil du GJEPC, cité par The Times of India.
La situation a débouché sur une réunion de l’industrie, au cours de laquelle tous sont tombés d’accord pour engager une action en justice des plus strictes contre ceux qui seraient découverts en train de vendre des diamants de laboratoire mélangés à des diamants naturels. Seront aussi concernées les sociétés qui fabriquent des diamants de laboratoire sans le déclarer.
« Nous voulons que le gouvernement fixe un cadre juridique particulier pour ces pratiques illégales. Le but est d’empêcher que certains se complaisent dans ces activités », a expliqué Dinesh Navadia, le président de la SDA.
Selon les derniers articles publiés dans les médias indiens, de grandes quantités de diamants HPHT parviennent à entrer dans le pays. De petites régions de taille du Gujarat, en particulier Saurashtra, située sur la côte de la mer d’Arabie, mais aussi les régions du nord, vont bientôt faire l’objet de contrôles.
Le Times of India assure que ces pierres, qui proviennent de Chine, sont taillées dans de petites structures – souvent des domiciles privés –, dans des quartiers comme Palitana, Visnagar, Visavadar, Gariyadhar, Gadhda, Bhavnagar, Amreli, Savarkundla et Bhavnagar.
En réalité, d’après l’article, il pourrait y avoir près de 4 000 petites et moyennes unités diamantaires dans ces régions, chargées de transformer les diamants synthétiques pour les négociants de Surat et de Mumbai.
Cela signifie donc que de nombreuses personnes travailleraient dans des activités de taille. Pourtant, l’écart est abyssal entre un ouvrier occasionnel, qui transforme des diamants dans un atelier clandestin digne d’un roman du XIXe siècle et les sociétés qui vendent ces pierres.
Les diamants de laboratoire étant de facture identique à celle des diamants extraits des mines, je suppose que pour un petit tailleur qui cherche à nourrir sa famille, il n’y a absolument aucune différence entre la taille d’un diamant de laboratoire et celle d’un diamant naturel.
Or, ce n’est pas parce que vous pouvez, du moins en théorie, mélanger impunément diamants de laboratoire et diamants d’extraction (en particulier les moins gros) que vous devez le tenter. Absolument rien ne peut excuser la dissimulation de diamants de laboratoire, rien n’autorise à mentir à un client confiant, rien ne justifie d’essayer de duper des sociétés et des organismes de l’industrie qui travaillent avec acharnement pour réglementer ce commerce.
J’espère simplement que ce ne seront pas les travailleurs de ces 4 000 unités de taille qui finiront par payer le prix fort pour la malhonnêteté de tiers et que ceux qui taillent les synthétiques continueront de le faire pour des diamantaires et des sociétés totalement transparents sur leurs produits.
Qu’on le veuille ou non, les synthétiques ne vont pas disparaître, ils ont leur place sur le marché. Si seulement les quelques personnes qui font la mauvaise réputation de l’industrie, où qu’elles se trouvent, pouvaient cesser leur commerce malhonnête et commencer à œuvrer pour défendre les aspects positifs de leur produit, au lieu de toujours entraîner les diamants de laboratoire avec eux dans leur chute…