Plus tôt dans l’année, il aurait été difficile de croire qu’un quelconque sujet puisse surpasser, en termes d’actualités pour 2014, le regroupement des deux plus gros acteurs de l’industrie, Zale Corp. et Signet Jewelers Ltd.[:]
Lorsque les actionnaires ont eu fini de se chamailler et que les deux parties ont apposé leur signature au bas de la page, fin mai, j’ai pensé que je mettrais cette acquisition à la première place de mon récapitulatif annuel des meilleures histoires de l’année.
Mais je ne savais pas ce qui m’attendait, ni que 2014 serait aussi l’année du surclassement des diamants et du déménagement de Hearts on Fire.
Voici ce qui me semble être les trois plus grosses actualités de l’année, par ordre d’importance.
Profitez-en, partagez vos commentaires et, surtout, passez de joyeuses fêtes et une très bonne nouvelle année.
1. Le sujet en pleine ébullition des rapports de certification.
Je dirais que le premier gros titre sur le surclassement a été publié à Nashville. Dans cette ville, plusieurs consommateurs ont poursuivi en justice un joaillier indépendant après lui avoir acheté des diamants assortis de rapports EGL International. L’action a déclenché un tollé médiatique.
L’un des avocats concernés m’a affirmé plus tard qu’il considérait que l’épicentre de l’indignation contre le surclassement se trouvait dans la ville du Tennessee. Ce n’est pas tout à fait faux, même si j’aurais davantage tendance à comparer ces procès au premier domino d’une série, destinée à s’écrouler à un moment ou à un autre, plutôt qu’au cœur d’un tremblement de terre.
Les procès ont incité Martin Rapaport à retirer tous les diamants certifiés par un laboratoire EGL (y compris EGL États-Unis, même si celui-ci est totalement indépendant). Les propriétaires de la marque EGL ont alors décidé d’engager un nouveau directeur international, Menahem Sevdermish, et ont annoncé qu’ils allaient se débarrasser de la marque EGL International.
Menahem Sevdermish avait indiqué début décembre au JCK qu’EGL International « fermait », puis il m’a affirmé au cours de la même semaine que, même si la marque « EGL International » disparaissait, le destin du laboratoire lui-même était aux mains des propriétaires de la marque EGL. Il a expliqué : « Qu’ils le démantèlent totalement ou qu’ils procèdent autrement, avec une nouvelle équipe de direction et de surveillance, c’est eux qui décideront. »
Menahem Sevdermish a également affirmé, dans ce même entretien début décembre, qu’ils cesseraient d’imprimer des certificats EGL International « dans les semaines à venir », ce qui est intéressant. En effet, depuis, nous avons appris que les propriétaires de la marque EGL avaient annulé l’accord de licence d’EGL International (anciennement EGL Israël) fin novembre, autrement dit avant que l’entretien ait eu lieu.
Cette annulation semble signifier que le laboratoire ne peut plus délivrer de rapports de certification sous le nom EGL. Or, la personne qui dirigeait EGL International, Guy Benhamou, a affirmé qu’EGL Eurogem détient les droits légaux sur la marque EGL et qu’il continuera à l’utiliser.
(Ni Menahem Sevdermish, ni Guy Benhamou n’ont répondu à notre demande de commentaires.)
Cette affaire mériterait que l’on appelle Madame le Juge et Avocats et associés, plus quelques avocats d’ailleurs, car il semble que tout le monde en aura besoin.
Entre-temps, aux États-Unis, l’un des avocats représentant trois des consommateurs du procès de Nashville a affirmé qu’un grand cabinet juridique, chargé d’un recours collectif de plaignants, allait poursuivre EGL International et « de grands détaillants » début 2015. (Comme indiqué, EGL États-Unis est un laboratoire totalement distinct, qui n’est pas concerné par ce procès.)
C’est une histoire que nous suivrons en 2015 même si je pense qu’il y a surtout un point à retenir ici. Il s’agit d’une chose que Menahem Sevdermish a déclarée au cours de son entretien avec moi et avec laquelle je suis d’accord : il est impossible pour les propriétaires de la marque EGL, ou n’importe qui d’autre d’ailleurs, d’empêcher ceux qui le souhaitent de diriger un laboratoire et de tirer profit du surclassement des diamants.
Les détaillants doivent s’assurer qu’ils vendent des diamants assortis de rapports de certification décrivant précisément le produit, point final.
2. Fusions et acquisitions.
Même si tout le monde l’avait vue venir, l’annonce en février du rachat de Zale Corp. par Signet a tout de même fait du bruit. Ce sont les deux plus grands joailliers de spécialité du pays et leur fusion amènera certainement à de nouveaux regroupements.
Bien que Signet n’ait pas donné de détails quant à ses projets pour les boutiques Zale, je ne l’imagine pas conserver une boutique Zale peu performante dans un centre commercial, à quelques pas d’une boutique Kay Jewelers très fréquentée, et vice versa. C’est une autre histoire dont on entendra encore parler en 2015.
Quelques semaines après l’accord des actionnaires et la finalisation de la transaction, il a été annoncé que Chow Tai Fook Jewellery Group Ltd. se portait acquéreur de la marque de diamants Hearts on Fire pour 150 millions de dollars.
L’acquisition offre à Hearts on Fire un soutien financier solide et une porte d’entrée sur le marché chinois, tandis que Chow Tai Fook reçoit une marque solide, qui pourra être présentée et vendue dans ses boutiques, dans un pays où les marques font fureur.
À peine avais-je commencé à réfléchir à la prochaine grosse affaire de l’année (tout en narrant les horreurs passées avec du champagne), que l’on apprenait qu’un cabinet d’investissement privé achetait la marque John Hardy pour un montant qui n’a pas été annoncé. Robert Hanson, ancien responsable d’American Eagle Outfitters, a été désigné au poste de PDG.
Alors, que nous apportera 2015 ? Une évolution pour Tiffany & Co. ou David Yurman ? Difficile à dire, même si je parierais que l’époque des regroupements et des acquisitions dans l’industrie joaillière est loin d’être terminée.
3. La technologie « prête-à-porter » sous le feu des projecteurs.
Il y a Ringly, la bague qui se connecte au smartphone de l’utilisateur pour l’avertir de ses réunions, SMS, appels téléphoniques, etc. Il y a la nouvelle collection Momento de Galatea, des bijoux en perles qui diffusent les messages enregistrés. Et il y a, bien sûr, l’Apple Watch.
La liste n’est pas exhaustive mais elle montre une chose : la technologie « prête-à-porter » – des appareils capables de surveiller le niveau d’activité de l’utilisateur ou de lui faire écouter un message vocal quand il le souhaite, entre autres – a un bel avenir devant elle.
Et ces appareils sont créés à l’aide de matériaux précieux. La collection Momento de Galatea, par exemple, utilise des perles d’eau douce et de Tahiti serties dans de l’or 14 carats, dès 350 dollars, tandis que l’Apple Watch est proposée en or 18 carats et, comme nous l’a montré un détaillant, elle peut être améliorée.
Annonce/cadeau de Noël en avance : l’un de mes rédacteurs travaille sur un article relatif à une technologie « prête-à-porter » pour l’édition de février de notre nouveau magazine numérique (un autre des grands titres de l’année.)
En attendant, bonnes fêtes à tous ! À l’année prochaine.