EGL International, le laboratoire en ligne de mire dans le litige relatif à la certification des diamants, est en train de fermer, affirme Menahem Sevdermish, le nouveau directeur général du réseau EGL. [:]
Ramat Gan, le laboratoire israélien, « cessera bientôt d’exister », explique-t-il, et le terme « International » sera effacé du nom de la marque.
Au moment où nous mettions sous presse, Guy Benhamou, le PDG d’EGL International, n’avait pas répondu à notre demande de commentaire.
Menahem Sevdermish a été récemment désigné directeur mondial du réseau European Gemological Laboratory, avec pour mission de développer et de maintenir des normes de certification homogènes dans tous les laboratoires de la marque EGL. (EGL États-Unis reste indépendant du réseau et n’est pas concerné par cette réorganisation.) Ce virage fait suite à la décision de RapNet d’interdire tous les rapports EGL de sa plate-forme de négoce, évoquant des normes de certification incohérentes entre les différents laboratoires.
Le nouveau réseau – qui englobe les laboratoires EGL en Asie, en Inde, en Belgique et en Afrique du Sud, ainsi que le laboratoire israélien de Menahem Sevdermish, EGL Platinum – fera preuve de cohérence dans ses rapports et ses normes de certification, explique M. Sevdermish.
Il affirme : « La certification sera parfaitement contrôlée. Il n’y aura qu’un type de certificat, pas 10. Les laboratoires exerceront tous sous l’égide d’une même entité. Nous nous assurerons que toutes les pierres-étalon soient identiques et nous formerons et ajusterons chaque laboratoire. »
Mais il souligne que la certification sera réalisée conformément aux normes traditionnelles d’EGL, et pas nécessairement celles du GIA.
« Nos pierres-étalon étaient aussi légèrement différentes de celles du GIA, souligne-t-il. C’est le système que nous utilisons depuis 40 ans. Nous donnions des grades de 0, 1, 2 et 3. Mais nous sommes passés au système D-E-F car c’est celui qui prévalait. »
Parfois, le système entraîne un saut d’un grade vers le haut dans les couleurs supérieures, admet-il.
Et de développer : « Nous tenons compte de l’aspect de la pierre, non seulement depuis le côté, ce qui est la méthode que le GIA enseigne à tout le monde, mais également depuis le dessus. Ainsi, un joli G du GIA peut être un F. »
Dans les grades inférieurs (J, K, L, M), la différence peut être plus prononcée, car le fondateur Guy Margel ne croyait pas aux grades jaunes, explique Menahem Sevdermish. Il a également ajouté le SI3 à l’échelle traditionnelle des puretés. M. Sevdermish écrira d’ailleurs peut-être un article pour expliquer les différences entre les deux systèmes.
« Qui est en droit de dire que l’échelle du GIA est meilleure que celle d’EGL ? demande-t-il. Les problèmes arrivent lorsqu’il y a des abus. Vous ne voyez pas une différence de cinq grades, comme on le constate dans certains procès en Amérique. Je veux mettre fin aux abus. »
Il espère que la réorganisation amènera Martin Rapaport à reconsidérer le blocus contre EGL.
« C’est injuste de brusquement [salir] tous les EGL, y compris Alan Lowe [le directeur d’EGL Afrique du Sud], le personnel aux États-Unis et d’autres personnes honnêtes », affirme-t-il.
Il soutient que RapNet continue à coter d’autres laboratoires qui s’écartent de l’échelle du GIA et appliquent des normes incohérentes entre leurs différents établissements. Il admet pourtant que l’action de Rapaport est à l’origine de la volonté de changer le réseau.
« EGL a toujours été ma passion, explique M. Sevdermish. C’est mon bébé. J’ai toujours admiré Guy Margel. S’il y a eu des abus, je vais y remédier et m’assurer qu’EGL soit un nom qui inspire confiance. »
Source JCK Online