Harry Levy, le président de la London Diamond Bourse et de nombreux autres groupes, a laissé un commentaire sur mon billet de la semaine dernière (24 juillet 2014), dans lequel je me demandais si les diamants de laboratoire sont de vrais diamants. [:]
« Vous le savez, au fil des années, j’ai toujours soutenu les producteurs de diamants synthétiques. Non pas pour promouvoir les pierres synthétiques, mais plutôt pour leur donner voix au chapitre, lors des réunions au cours desquelles nous établissons les règles et les nomenclatures pour ces pierres. Ces professionnels n’ont jamais leur mot à dire en termes de législation – et c’est une erreur. De plus, ils possèdent un produit qui représente une alternative aux pierres naturelles, moins cher et souvent d’aspect plus attrayant.
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Le point le plus important est que la nomenclature et le marketing fassent clairement la différence entre les diamants naturels et les diamants fabriqués par l’homme.
J’ai lu que les diamants naturels sont ceux qui sont fabriqués sous le sol, tandis que les diamants synthétiques sont ceux qui sont créés au-dessus de la surface terrestre. Je suis tout à fait d’accord avec le fait que les diamants fabriqués par l’homme sont bien des diamants. Toutefois, le consommateur associe des mots comme « naturel », « réel » et « authentique » aux diamants extraits des mines et non aux diamants fabriqués…
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« Le point le plus important est que la nomenclature et le marketing fassent clairement la différence entre les diamants naturels et les diamants fabriqués par l’homme. »
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Le différend relatif aux pierres fabriquées par l’homme tient notamment au fait que le terme « synthétique » est trop large pour le consommateur. Le marché lui a attribué un sens bien spécifique :il s’agit de pierres qui ont toutes les propriétés physiques et chimiques de l’élément naturel qu’elles imitent. Dans notre secteur, un diamant synthétique est une pierre en général impossible à distinguer d’un diamant naturel. Les diamants synthétiques sont tout à fait différents de la zircone cubique, de la moissanite, du YAG, du verre blanc ou de toute autre pierre blanche transparente. Malheureusement, le consommateur ne connaît pas cette définition précise.
[two_third]Je n’aime pas les qualificatifs « croissance en laboratoire » ou « créé en laboratoire ». Ces pierres synthétiques ne sont pas fabriquées dans un laboratoire. Les diamants synthétiques sont simplement fabriqués par des hommes en bleu de travail et non en blouse blanche. Je préfère le terme « fabriqué par l’homme » à celui de « synthétique ». Il n’est pas ambigu et plutôt explicite pour le consommateur. Et il n’est pas non plus orienté vers un genre précis.[/two_third][one_third]
« Je préfère le terme « fabriqué par l’homme » à celui de « synthétique ». »
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Concernant les termes « créé par une société » et « créé », un adage affirme que seul Dieu peut créer. Si l’on utilise le terme « créé par une société », il convient d’indiquer le nom de la société. Le terme « créé », employé seul, laisse un doute sur l’origine de la création.
Je pense que tous les producteurs de diamants synthétiques acceptent aisément de qualifier leurs pierres de diamants « créés par l’homme ». Ce n’est que sur le marché secondaire que les tailleurs, négociants et détaillants sont tentés de semer la confusion dans l’esprit de l’acheteur, en lui faisant croire qu’il achète une pierre naturelle. »
Merci, Harry. Même si je pense que la discussion a déjà trop duré sur le qualificatif à attribuer à ces diamants, voici mes réflexions sur les choix disponibles.
Tout d’abord, les diamants dits « de culture ». Ce terme n’est pas très clair pour les consommateurs, il ne décrit pas le processus. Même les recommandations de la FTC à propos de son emploi sont ambiguës. Malgré d’amples débats, quasiment personne ne l’utilise. Les discussions incessantes à son propos sont une perte de temps et d’argent.
Deuxièmement, les diamants « synthétiques ». Ce terme semble être celui qui génère le plus de débats – et parmi les plus venimeux – sur JCKonline, pour je ne sais quelle raison (bon d’accord, je sais pourquoi.) Alors, même si je renâcle à l’évoquer une fois de plus, je peux peut-être trouver un compromis.
Une personne sans parti pris admettra que le terme « synthétique » trouble les consommateurs. La plupart imaginent qu’il est synonyme de « faux ». Les cheveux et le cuir synthétiques n’ont que peu de ressemblance avec la matière qu’ils imitent. Pas étonnant que les fabricants se refusent si obstinément à l’employer.
Pourtant, ce mot est largement utilisé par 1) les scientifiques ; 2) les sociétés qui produisent des diamants industriels (de qualité inférieure) ; 3) le secteur ; 4) ceux qui veulent les dénigrer. Je ne suis pas fan de la catégorie n° 4, qui se confond parfois avec la catégorie n° 3. Mais lorsque le marché adopte un terme, il est difficile de le faire changer. Voyez comme le mot « certificat » continue à être utilisé pour les rapports, malgré toutes les remontrances faites à ce sujet.
Mais le mot est-il juste ? Depuis à peu près un an, Pure Grown (anciennement Gemesis) affirme que « synthétique » est inadapté : il désigne généralement une synthèse – autrement dit, un mélange d’éléments. Or, les diamants ne contiennent qu’un seul élément : le carbone. Le dictionnaire donne la définition suivante de la synthèse : « La production d’une substance par l’association de substances plus simples, au moyen d’un procédé chimique. » De plus, selon le GIA, la croissance des diamants CVD se fait par « chauffage d’un mélange entre un gaz d’hydrocarbures (généralement du méthane) et de l’hydrogène. » Je m’en remettrai donc aux scientifiques. D’une certaine façon, le mot « synthétique » pose les mêmes problèmes que le mot « vrai » : il est peut-être précis sur le plan scientifique, mais ne décrit pas clairement le produit pour les consommateurs (ceux qui ne sont pas d’accord peuvent l’indiquer dans les commentaires – mais poliment, s’il vous plaît.)
Passons aux autres termes : « croissance en laboratoire » et « fabriqué par l’homme » me conviennent. « Fabriqué par l’homme » qualifie précisément le produit. Il s’agit du même article, mais fabriqué par des humains et non par la nature. « Croissance en laboratoire » est assez clair, mais un peu décalé – comme l’indique Harry Levy, la croissance a généralement lieu dans des usines. « Croissance en usine », cela ne sonne toutefois pas très écologique. Le terme « croissance en laboratoire » a lui-même quelques accents assez dérangeants, comme l’a découvert Michelle Graff lorsqu’elle a interrogé ses amis.
Pure Grown (et sa société sœur – ou frère –, IIa Technologies) utilise désormais le terme « croissance 1 », sans ajouter le qualificatif « en laboratoire ». Le principal avantage est qu’il indique que ces diamants sont cultivés, ce qui les différencie des imitations. Il n’est pourtant pas très descriptif et il conviendrait de l’éviter. La croissance des diamants a également lieu dans le sol.
La FTC a également admis l’emploi du terme « créé par [untel] ». À mon avis, le mot « créé » est le meilleur terme actuellement approuvé que l’on puisse utiliser. Contrairement à Harry Levy, j’estime qu’il transmet correctement l’information, même s’il n’est pas associé à un nom de société. Et Tom Chatham l’a déjà utilisé, de façon assez large, pour ses pierres de couleur.
Le problème des termes « créé », « fabriqué par l’homme », « croissance en laboratoire », etc. est qu’ils peuvent tous être – et sont – utilisés par des vendeurs d’imitation, de façon à semer le trouble dans l’esprit du public. Diamond Nexus qualifie ses imitations d’imitations de diamants créées en laboratoire. Il explique que ses produits ont été fabriqués dans un laboratoire (ou un laboratoire/usine), alors pourquoi pas ? D’autre part, le Jewelers Vigilance Committee considère que les sociétés qui vendent des imitations ne devraient pas pouvoir utiliser le mot « diamant » dans leurs descriptifs. Mais tant que nous n’aurons par la version de la FTC sur ce sujet, ce domaine restera potentiellement problématique.
Peut-être n’existe-t-il pas de descriptif parfait, mais les termes actuellement approuvés par la FTC semblent assez évocateurs pour informer le client. (Quelqu’un a-t-il déjà testé le terme « diamants non extraits » ? Il est signifiant et contient un argument commercial.) Peut-être que le plus important, après tout, quel que soit le terme que l’on utilise, est de savoir que ces diamants vont durer.
1. « Grown » en anglais.