Rapport sur le marché du brut : un sight de plus de 800 millions de dollars, des prix en hausse

Edahn Golan

Après la baisse annoncée de l’approvisionnement d’ALROSA, la demande de brut a bondi ces derniers mois. La De Beers a réagi en juillet avec un sight plus volumineux, afin de satisfaire la demande. Sa réponse mesurée a combiné une offre supérieure et une hausse limitée des prix.[:]
Nouveau contrat de la De Beers

Ce cycle est particulièrement marqué par l’annonce des dates de la nouvelle période contractuelle de la De Beers, qui débutera en avril 2015. Comme prévu, la société a considérablement simplifié son contrat, en fixant une norme minimale – des critères d’entrée – pour les sociétés qui demandent un approvisionnement. Deuxième changement de taille, l’apparition d’un nouveau type de clients, les acheteurs accrédités. Il s’agit de sociétés qui répondent aux critères de qualification, mais n’ont pas une taille suffisante pour obtenir un approvisionnement régulier.

Certains sur le marché considèrent que les acheteurs accrédités ont peut-être été créés pour acheter les marchandises qui n’intéressent pas les sightholders – par exemple parce qu’elles sont trop chères. Les avis divergent quant au nombre de ces clients, de quelques dizaines à quelques-uns seulement (peu de sociétés respectent déjà le critère d’une comptabilité conforme au système IFRS). D’autres y voient l’occasion d’accroître la concurrence, de démocratiser l’offre et de rejoindre les rangs des sightholders. Pour en savoir plus sur les acheteurs accrédités, consultez l’article intitulé Sightholders, attention, la De Beers annonce une nouvelle catégorie de clients. 

Le troisième changement intéressant dans le contrat concerne la création d’un approvisionnement stratégique. Le but est d’offrir à certaines sociétés un approvisionnement supplémentaire, en plus de l’ITO. La De Beers invitera des sociétés, qui disposent de projets de création de valeur, à bénéficier de cette offre supplémentaire. Dans ce contexte, la création de valeur passera par une marque à succès (comme Hearts on Fire de Chow Tai Fook) ou par la « transformation efficace de volumes supérieurs de l’offre de la De Beers (par exemple grâce à des économies d’échelle de niveau international) », indique la société.

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Selon une estimation, l’approvisionnement stratégique pourrait représenter de 5 % à 10 % de la production totale de la De Beers. Il s’agit d’une quantité considérable. L’intérêt de cette initiative réside dans le fait que ce surplus sera comptabilisé dans les achats du sightholder pour l’ITO suivante : si un sightholder reçoit un sight de 10 millions de dollars en fonction de ses achats passés, assorti d’une attribution supplémentaire de 5 millions de dollars dans le cadre de l’approvisionnement stratégique pour l’ITO suivante, le point de départ sera donc de 15 millions de dollars.

On peut estimer que l’un des plus importants changements du prochain contrat découle du fait que les grosses sociétés devraient se développer encore, au détriment des plus petites, et que davantage de petites structures vont se faire concurrence pour les marchandises. La De Beers se crée un modèle d’activité à longue traîne au niveau de ses clients.

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« Les grosses sociétés devraient se développer encore, au détriment des plus petites, et que davantage de petites structures vont se faire concurrence pour les marchandises. »

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Le sight de la De Beers

Le sight de juillet de la De Beers est estimé entre 800 millions et 850 millions de dollars, l’un des plus importants de ces dernières années. Cet apport important répond à la hausse de la demande, liée à l’annonce d’ALROSA d’une réduction de son offre jusqu’en septembre. Même si elle en avait la possibilité, la De Beers n’a pas franchement augmenté ses prix.

La boîte de Collection, de 5 à 10 carats, est en hausse de 1,4 %, à 8 212 dollars/ct, tandis que la petite boîte de Collection, de 2,5 à 4 carats, est en recul de 1,4 %, à 3 584 dollars/ct. L’évolution des prix des marchandises commerciales de qualité supérieure était mitigée mais ceux des tailles fantaisie sont en nette progression. La boîte de Fancy, de 2,5 à 14,8 carats, a grimpé de 9 %.

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En réponse à la forte demande pour le brut de la De Beers, les premiums réglés sur le marché secondaire sont estimés entre 4 % et 6 %, malgré les prix élevés généralement constatés à la De Beers.

Les sightholders continuent d’affirmer que la fabrication n’est pas vraiment rentable et qu’ils sont mécontents des prix. Parallèlement, du mieux est attendu pour le mois de septembre après la reprise de l’offre d’ALROSA, qui fera baisser les prix du brut, et l’augmentation saisonnière prévue pour la demande de taillé – tout comme la hausse attendue des prix du taillé.

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« Les sightholders continuent d’affirmer que la fabrication n’est pas vraiment rentable et qu’ils sont mécontents des prix. »

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La De Beers a constaté une forte progression de sa production, de 12 % au premier semestre, atteignant les 16 millions de carats. Cette hausse est principalement due à une augmentation de la production de Venetia. Selon les informations de la société-mère Anglo American, les opérations ont repris après l’inondation du puits en 2013. L’augmentation intervient malgré de fortes pluies saisonnières en Afrique australe, qui ont ralenti le rythme plus tôt cette année.

Production d’ALROSA en baisse, prix en hausse

L’offre d’ALROSA continue de baisser, comme la société l’avait annoncé plus tôt cette année. Des travaux de maintenance ont été programmés dans deux grandes usines de transformation et du minerai de qualité inférieure a été extrait de la cheminée de Nyurbinskaya et de la mine souterraine International. Résultat, une baisse de 7 % de la production, à 15,9 millions de carats au premier semestre.

La société a vendu 21,1 millions de carats de diamants, pour 2,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 13 % de ses revenus au premier semestre 2014. Cela équivaut à un prix moyen d’environ 128 dollars/ct.

Au deuxième trimestre, ALROSA a vendu 6,1 millions de carats de diamants de qualité, pour un prix moyen de 200 dollars/ct. Ce chiffre est à rapporter au prix de 191,4 dollars/ct déclaré au deuxième trimestre 2013, soit une hausse des prix de 4,5 % en glissement annuel. Toutefois, ALROSA déclare que, de janvier à juin cette année, les prix ont progressé d’environ 6 %.

Il est difficile de déterminer d’où provient cette différence de 1,5 %. Le point important à noter reste que les prix du brut suivent un tracé globalement ascendant. À l’inverse, les prix du taillé n’ont progressé que de 2,8 % selon l’indice IDEX Online, confirmant les rapports des fabricants qui évoquent une baisse de la rentabilité.

Dominion et Lucara en bonne posture

Dominion a rapporté une progression de 15 % de sa production, à 4,02 millions de carats au premier semestre, après un bond de 38 % au deuxième trimestre. La société a affirmé que l’augmentation était le résultat d’une combinaison de qualités et de volumes supérieurs.

La société a également accru sa participation dans la mine Ekati à 90 %, après avoir racheté la part de 10 % de Chuck Fipke, pour 67 millions de dollars.

Les seconds tenders de Lucara, pour des marchandises de plus de 10,8 carats, composés de 16 diamants de la mine Karowe au Botswana, se sont clôturés sur des prix très élevés. Les principaux articles, en valeur totale, étaient un diamant de 109,4 carats, qui s’est vendu 6,19 millions de dollars (56 615 dollars/ct) et un diamant de 118,4 carats, qui s’est vendu 5,36 millions de dollars (45 225 dollars/ct).

Les 16 diamants, qui représentaient au total 1 445 carats et affichaient en moyenne 90,34 carats, ont été vendus pour un total de 40,12 millions de dollars (27 755 dollars/ct). Lucara a affirmé que 13 diamants se sont vendus plus d’un million de dollars chaque, et quatre ont notamment atteint plus de 4 millions de dollars l’unité.

Karowe continue de produire une bonne quantité de diamants exceptionnels. Parmi les marchandises proposées lors du dernier tender, figuraient six diamants pesant plus de 100 carats, le plus gros d’entre eux affichant 258,69 carats. Cela prouve que les ajustements apportés par la société à son système d’écrasement et de séparation donnent des résultats.

Perspectives

L’industrie va connaître le traditionnel ralentissement du mois d’août et l’activité va perdre de la vitesse, même en Inde. Toutefois, le marché devrait constater une activité satisfaisante en septembre. Si la demande de taillé (et les prix) augmente suffisamment, la hausse de la demande de brut pourrait faire grimper les prix, même si le marché prévoit l’arrivée de davantage de marchandises.

Généralement, le mois de septembre démarre calmement, les négociants de retour de vacances essayant de tâter le marché. Toutefois, si les attentes sont fortes – et qu’elles ne sont pas satisfaites – la chute sera rude. Ce n’est pas seulement une question d’humeur, mais bien une façon de travailler.

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Un diamant de 109,40 carats découvert par Lucara.

Source Idexonline