Dans une allocution adressée au Antwerp World Diamond Congress le 17 juin, Rory More O’Ferrall, l’un des dirigeants les plus respectés de l’industrie, mais également vice-président honoraire du Diamond Development Initiative (DDI), a affirmé que la situation des mineurs artisans était devenue une urgence morale et un impératif commercial.[:]
L’Afrique et l’Amérique du Sud comptent plus d’un million et demi de mineurs de diamants, qui travaillent dans des conditions difficiles et très dangereuses. Eux et leurs familles, soit jusqu’à 10 millions de personnes au total, parviennent à peine à survivre, avec moins de 2 dollars par jour. Leurs communautés sont prises au piège de la pauvreté la plus abjecte, elles sont exploitées et abusées. Environ 16 % des diamants bruts au monde proviennent de ce secteur informel de l’extraction minière. Le chiffre est de l’ordre de 12 % pour l’or.
Face à un public regroupant certains des plus grands fabricants, négociants et courtiers en diamants au monde, mais aussi des banquiers de renom, Rory More O’Ferrall a affirmé que les mineurs artisans « sont tout autant des membres de cette industrie que vos employés et vos collègues dans votre usine, votre bureau, votre atelier ou votre boutique. Ce sont des membres de l’industrie tout autant que nous – vous et moi –, ils sont des nôtres. Mais pour eux, la situation n’a pas beaucoup changé et ils n’ont pas d’autre alternative. »
Rory More O’Ferrall a signalé que les « questions des droits de l’homme et de la dégradation de la situation sociale sont on ne peut plus d’actualité dans les sites de creusement en Afrique. Elles attirent de plus en plus l’attention des médias et du public ; il y a là une menace réelle pour la réputation de l’industrie et l’intégrité de notre produit. »
Il a évoqué le rôle du DDI, qui aborde les difficultés politiques, sociales et économiques qui se présentent au secteur minier informel. L’organisme rassemble des gouvernements, l’industrie et la société civile, pour assurer un certain développement durable en faveur des mineurs et de leurs communautés.
Rory More O’Ferrall a appelé à agir, affirmant : « Ce n’est pas simplement une question de morale – cette nécessité de bien agir –, c’est en fait un impératif commercial, une chose qui doit être faite, dès maintenant, pour protéger les marges, différencier le produit et continuer à créer de la valeur dans toutes les sociétés représentées ici aujourd’hui, grandes ou petites. »
« Aujourd’hui, a-t-il expliqué, je vous demande d’aider à faire une vraie différence pour nos collègues de l’industrie tellement moins chanceux que nous, de montrer que vous êtes des membres responsables d’une industrie fière de se trouver à l’avant-garde du développement durable – et qui entend apparaître comme telle. Agissez maintenant, protégez votre activité, protégez l’industrie et apportez votre contribution au DDI. »
Le DDI a mené avec succès des projets en République démocratique du Congo, en Sierra Leone et ailleurs. Cela prouve qu’il est possible d’assurer une extraction minière artisanale responsable et sûre, dans le respect des droits de l’homme, en soutenant les économies nationales et en assurant un certain niveau de vie à des millions de personnes vivant dans la pauvreté, dans certains des lieux les plus vulnérables au monde.
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À propos du DDI : Diamond Development Initiative Internationale (Initiative diamant et développement, DDI Internationale) est immatriculé aux États-Unis en tant qu’organisme de charité à but non lucratif, conforme à l’alinéa 501(c) (3) du Code des impôts, dans le District de Columbia.