Délais certifiés – Les retards au GIA reflètent la demande croissante pour faire certifier les diamants

Avi Krawitz

La frustration se manifeste chez les fabricants en raison des longs délais d’exécution concernant les diamants envoyés au Gemological Institute of America (GIA) pour certification. [:]Les récents retards découlent d’une demande soutenue pour les certificats, le nombre de marchandises reçues par le GIA ayant brusquement augmenté au cours de l’année dernière, ce qui a occasionné une accumulation de stock dans ses laboratoires.

Selon Rapaport News, Thomas Moses, le vice-président exécutif, chef de laboratoire et chargé de recherche du GIA, a déclaré que le stock de la société est actuellement à plus du double des niveaux habituels, en raison d’un « nombre exceptionnel de diamants reçus. »

Suite à ces retards, le GIA a indiqué sur son site Internet que les marchandises soumises à son laboratoire de Carlsbad cette semaine prendraient 50 à 55 jours pour être traitées s’il s’agit de dossiers et 40 à 45 jours s’il s’agit de rapports de certification standards. Des délais similaires sont donnés pour leurs laboratoires de New York et Mumbai. Thomas Moses a admis que le délai d’exécution devrait être de seulement cinq à dix jours, quel que soit le nombre de diamants reçus, et a deviné la frustration du marché.

«Selon moi, c’est un scandale, » a déclaré un fabricant basé à Anvers et qui a demandé à rester anonyme. « Nous travaillons dur pour réduire notre [temps de] fabrication et tailler les marchandises dans un délai de 60 jours, et ensuite nous sommes à la merci des laboratoires, qui nous renvoient les diamants deux mois plus tard. C’est ridicule. »

Thomas Moses a répondu que le conseil d’administration du GIA a récemment approuvé le plan d’embauche et d’expansion le plus offensif de son histoire afin de tenter de satisfaire au mieux la demande croissante. Le programme consiste essentiellement à augmenter son personnel de 50% dans tous ses laboratoires de certification. Par ailleurs, le GIA a récemment agrandi son laboratoire en Inde, rénové ses installations en Thaïlande et déménage dans des locaux plus spacieux à New York le mois prochain.

Thomas Moses a cependant prévenu que les retards allaient probablement se poursuivre à court terme, dans la mesure où il faut environ six mois de formation aux nouvelles recrues pour qu’elles soient opérationnelles sur la ligne de production. De plus, les stagiaires sont supervisés, ce qui a des conséquences sur la productivité des gemmologues plus expérimentés.

[two_third]« Nous ne voyons pas comment rendre l’impact immédiat si le nombre de marchandises reçues reste aussi élevé qu’à présent, et il semble que ce sera le cas, » a-t-il expliqué. « Je m’attends à ce que d’ici le milieu de l’année, nous commencions à sentir une différence, mais nous ne verrons une amélioration plus significative que plus tard dans l’année. »

Demande pour les petites pierres

On s’attend à ce que le volume de diamants envoyés pour certification reste élevé, les fabricants ayant augmenté leurs achats de brut ainsi que leurs taux de production de taillé le mois dernier. La demande pour les dossiers du GIA a aussi augmenté, avec une demande particulièrement forte pour les diamants certifiés de 0,30 carat à 0,50 carat, poursuivant ainsi la tendance présente tout au long de l’année 2013. Les dossiers sont des rapports plus concis, qui sont disponibles uniquement pour les diamants allant de 0,15 carat à 1,99 carat.[/two_third]

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« La demande pour les dossiers du GIA a aussi augmenté, avec une demande particulièrement forte pour les diamants certifiés de 0,30 carat à 0,50 carat, poursuivant ainsi la tendance présente tout au long de l’année 2013. »

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Tandis que les prix des grosseurs supérieures ont chuté en 2013, l’indice RapNet (RAPI™) pour les diamants de 0,30 carat a augmenté de 10,1 % durant l’année, et à nouveau de 1,6 % en janvier. Thomas Moses a noté que les retards du GIA sont principalement dus au grand nombre de petites pierres de moins de 0,40 carat reçues.

[two_third]Roland Lorie, co-directeur général de l’International Gemological Institute (IGI), a expliqué que les tendances économiques ont influencé la popularité grandissante des diamants certifiés plus petits. « Les consommateurs prêtent davantage attention au prix des choses, » a-t-il déclaré. « La tendance est maintenant aux articles très coûteux et aux marchandises les moins chères, avec une demande un peu amoindrie pour ce qui se trouve entre les deux. » Roland Lorie a déclaré que l’IGI – qui fournit aussi aux détaillants une assurance qualité pour la joaillerie – reçoit beaucoup de bagues  serties de trois pierres plus petites au lieu d’un gros diamant centré, le prix total des pierres plus petites étant inférieur à celui de la grosseur supérieure.[/two_third]

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« Les tendances économiques ont influencé la popularité grandissante des diamants certifiés plus petits. »

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Roland Lorie a ajouté que les diamantaires ont reconnu que cela est plus rentable pour eux de vendre des diamants certifiés plutôt que des diamants en vrac. « On ne voit plus de plis de 30 pointers sur le marché, » a-t-il constaté, « les fabricants indiens vendaient des plis à Anvers, en Israël et à New York, où l’on prenait les décisions commerciales pour savoir quels articles allaient être certifiés. Désormais, les fabricants prennent ces décisions eux-mêmes. Ils se rendent compte qu’ils gagnent plus d’argent en vendant chaque diamant séparément avec un certificat. »

Confiance des consommateurs

Bien que la demande actuelle soit plus forte pour les diamants certifiés plus petits, l’augmentation progressive de la demande pour les certificats a eu des conséquences sur toutes les grosseurs et catégories de diamants, les consommateurs exigeant plus de garanties en ce qui concerne leurs achats.

[two_third]Jonathan Kendall, chef des opérations à Forevermark, la marque de diamants de la De Beers, a expliqué que des recherches menées par la De Beers ont montré que les consommateurs s’inquiètent plus de l’authenticité du produit qu’ils achètent, ce qui les a conduit à exiger qu’on leur garantisse qu’ils sont sur le point d’acheter un article authentique avec une réelle valeur.[/two_third][one_third_last]

« Les consommateurs s’inquiètent plus de l’authenticité du produit qu’ils achètent. »

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« La lente dynamique de ces sept dernières années a entraîné une demande plus forte pour la certification des diamants, » a déclaré Jonathan Kendall. « C’est désormais devenu la norme que les gens s’attendent à avoir quelque chose qui garantisse ce qu’ils achètent. »

Il a souligné qu’Internet a également influencé le pic de la demande pour les certificats : en effet, les consommateurs ont accès à davantage d’informations sur les diamants et ils ont acquis de meilleures connaissances sur les certificats. Jonathan Kendall a noté que la tendance est particulièrement forte en Chine, où les consommateurs sont des acheteurs prudents de nature. Ils utilisent largement Internet pour s’informer sur les diamants qu’ils comptent acheter. « La Chine a sans doute une mentalité consumériste encore plus stricte en ce qui concerne la connaissance du produit qu’ils achètent » a-t-il déclaré.

Internet joue aussi un rôle plus important dans le commerce, comme en témoigne l’importance des plateformes pour les professionnels telles que RapNet – Rapaport Diamond Trading Network, Polygon, Idex et autres.

« Les entreprises n’ont pas besoin d’investir dans les ventes et dans le marketing comme auparavant, » a expliqué un fabricant basé à Mumbai et qui a demandé à rester anonyme. « Pourquoi contacter un client alors que l’on peut simplement faire figurer la pierre sur RapNet avec toutes les spécifications fournies par le certificat et la transparence des prix ? Et pourquoi est-ce que je choisirais de travailler avec de [très] petites pierres qui ont besoin d’une force de vente accrue, alors que je peux tailler des diamants certifiés et les vendre en ligne ? C’est tellement facile. »

Valorisation de la marque

Comme davantage de personnes ont accès à des informations sur les diamants, de nouvelles opportunités se présentent à l’industrie. Roland Lorie a constaté que cette meilleure connaissance des certificats a complété la tendance qui pousse la jeune génération à s’intéresser à l’assurance qualité et aux marques – éléments qui peuvent également être fournis par le certificat du laboratoire.

Avec très peu de marques de diamants sur le marché, il a expliqué que les laboratoires sont devenus la marque reconnaissable pour les consommateurs. « Le commerce du diamant et de la joaillerie est l’une des rares industries où l’assurance qualité est fournie par un tiers et non par le vendeur, » a-t-il déclaré. « Par conséquent, même s’il se peut que les consommateurs connaissent leur joaillier et lui fassent confiance, ils veulent voir des marques dans le magasin et le certificat joue ce rôle. »

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Dans ses efforts de valorisation, Forevermark a lancé son propre service de certification de diamants en 2009 afin de compléter « toutes les promesses » que Forevermark vend aux consommateurs, a expliqué Jonathan Kendall. Il a noté que tous les diamants Forevermark de plus de 0,30 carat sont certifiés en interne, et que des centaines de milliers de diamants sont passés par les laboratoires de Forevermark depuis son lancement.

Jonathan Kendall a rapporté que la De Beers envisage, dans un futur proche, de certifier des diamants génériques ou des marchandises qui ne portent pas la marque Forevermark, à travers sa filiale, l’International Institute of Diamond Grading and Research (IIDGR).

« À ce stade, nous sommes en train de déterminer si nous allons seulement nous occuper de nos clients actuels ou de l’industrie dans son ensemble, en fournissant un certificat de la De Beers, » a-t-il expliqué. « Notre activité et notre histoire regorgent de puissance, et beaucoup de détaillants voient un grand avantage à avoir une pierre certifiée par la De Beers. Il s’agit donc là d’une opportunité que nous n’allons pas ignorer. »

[two_third]Par conséquent, la De Beers est en train d’élargir son activité de certification et envisage d’ouvrir un laboratoire à Surat, en Inde, au premier trimestre 2015, ainsi que des programmes pour développer ses laboratoires Forevermark à Anvers et au Royaume-Uni.

Contrôles qualité

À la vue de toutes ces tendances, Roland Lorie note qu’outre la certification, il y a eu une augmentation globale de la demande de services gemmologiques. Par exemple, il a rapporté que l’IGI reçoit un grand nombre de plis de très petites mêlées afin de vérifier si des diamants synthétiques n’ont pas été inclus dans le mélange par inadvertance. La plupart des laboratoires ainsi que d’autres acteurs de l’industrie – notamment le Rapaport Group – offrent désormais ce service.

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« La De Beers est en train d’élargir son activité de certification et envisage d’ouvrir un laboratoire à Surat. »

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Thomas Moses a ajouté que les retards au GIA sont dus en partie à sa réputation pour de la haute qualité, surtout lorsqu’il s’agit de détecter des diamants traités et des synthétiques. Comme les consommateurs recherchent de plus en plus la sécurité et des garanties, Thomas Moses souligne que la stratégie et le défi du GIA vis-à-vis des retards actuels est de se développer aussi vite que possible, tout en maintenant la qualité de son travail.

Martin Rapaport, président du Rapaport Group, a mis l’industrie en garde, l’engageant à ne pas blâmer le GIA pour le ralentissement du marché, la qualité devant être maintenue. « Les rapports de certification fournissent une authentification essentielle et des informations gemmologiques qui protègent l’intégrité de l’industrie diamantaire, » a-t-il déclaré. « Les récents retards au GIA témoignent d’une demande croissante de documentation sur les diamants. Les plaintes de l’industrie concernant les retards sont inopportunes, la priorité numéro un du GIA étant de maintenir l’exactitude et la cohérence de son système de certification. »

Source Rapaport