La De Beers indique que, malgré des inquiétudes macro-économiques, la demande pour les bijoux en diamants a connu une croissance modérée sur les marchés clés que sont les États-Unis et la Chine pendant la première moitié de l’année.[:]
L’indice de prix de la De Beers a augmenté de 6 % au premier semestre 2013, après avoir baissé de 12 % au second semestre 2012.
Le prix moyen au cours de cette période était de 2 % supérieur à celui de la première moitié de 2012, grâce à un meilleur assortiment de produits, qui a largement permis de compenser l’indice de prix inférieur et de conclure à des ventes stables de 3,3 milliards de dollars en glissement annuel pour le groupe : 3 milliards pour les ventes de brut, le reste grâce aux ventes d’Element Six.
« Nos marques ont de plus en plus d’importance sur le marché du diamant et la De Beers continue d’investir dans ces deux entreprises aval », a signalé le directeur général du groupe, Philippe Mellier, lors d’une téléconférence.
« Forevermark a continué de progresser au cours du premier semestre 2013, en particulier sur les marchés clés : la Chine, le Japon, l’Inde, et plus récemment, les États-Unis. Sur la même période, De Beers Diamond Jewellers a connu une bonne croissance en Europe et sur la plupart des marchés asiatiques. »
Il a toutefois souligné que les problèmes en amont, tel que le stock élevé dans les centres de taille, la liquidité des prix et l’affaiblissement de la roupie en Inde représentaient toujours des défis pour le marché du brut.
Philippe Mellier estime que les conditions macro-économiques et la fragilité de l’économie mondiale continueront à représenter un risque pour le marché.
Questionné sur les perspectives d’évolution des prix cette année, Philippe Mellier a refusé de répondre, arguant que ce n’était pas la politique de la De Beers.
« Nous ne discutons pas des perspectives d’évolution des prix. Nous ne l’avons jamais fait. De toute évidence, nous alignerons nos prix sur les conditions du marché et nous étudions de nombreux facteurs tels que ce qui se passe en amont, ce qui se passe sur le terrain et la demande finale », explique-t-il.
« Nous faisons preuve d’un optimisme prudent. Manifestement, le marché américain s’en sort bien ; le marché chinois ne s’en sort pas mal, et nous devons toujours garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas que de la Chine, mais de tout le marché chinois : les Chinois achètent non seulement en Chine continentale, mais aussi à Hong Kong, Taiwan, Macao, et à l’étranger, par exemple en Europe. Je pense donc que le marché chinois, notamment les Chinois qui voyagent à l’étranger, ne représente pas un si mauvais marché pour l’instant. »
Philippe Mellier souligne que la De Beers s’inquiète davantage du marché indien, même s’il n’est pas immense.
« Espérons que le marché en dollars ne s’écoulera pas sous le poids du taux de change et du faible marché local », commente-t-il.
« Nous savons que certains de nos clients ont des dettes en roupies et qu’il va certainement y avoir des conséquences pour eux. Mais nous avons aussi des clients qui ne sont pas endettés, ou alors dans d’autres devises. »
Production
La production du géant du diamant a augmenté de près d’un million de carats au premier trimestre 2013, à 14,3 millions de carats contre 13,4 millions l’an passé.
Cette augmentation est essentiellement due à la progression des mines botswanaises d’Orapa et Jwaneng.
Par ailleurs, le programme de remise en état, entrepris après le glissement de terrain à la mine de Jwaneng, progresse bien et devrait se terminer au troisième trimestre de cette année.
La De Beers annonce que les déficits engendrés par les inondations de Venetia en Afrique du Sud en janvier dernier ont été atténués grâce au traitement des stocks de minerais.
Une reprise totale des opérations à Venetia est attendue pour le second semestre 2013.
« Si l’on considère nos projets aujourd’hui, les bases pour le long terme dans l’industrie du diamant restent fortes et la De Beers continue d’investir à tous les niveaux de la filière afin de préparer sa croissance future », indique Philippe Mellier.
« La De Beers investit dans des mines offrant le meilleur rendement ajusté au risque possible. Nous avons un certain nombre de projets amonts des plus prometteurs, notamment l’extension de Jwaneng Cut-8 au Botswana, le projet souterrain de Venetia en Afrique du Sud, et le projet Gahcho Kué au Canada. »
Il ajoute que la De Beers estime toujours que la production annuelle devrait globalement s’aligner sur celle de 2012, en fonction des conditions du marché.
Finances
La contribution des profits sous-jacents de la De Beers à Anglo American a augmenté de 322 millions de dollars à 571 millions de dollars, en grande partie parce qu’Anglo détient aujourd’hui davantage d’actions, à savoir 85 %. Les profits ont également progressé grâce à des fluctuations de taux de change et des prix légèrement plus élevés, précise Philippe Mellier.
Il estime que travailler avec Anglo a permis à l’entreprise d’avoir accès à de meilleures conditions financières.
Déménagement au Botswana
Philippe Mellier annoncé que le déménagement des bureaux de vente londoniens de la De Beers à Gaborone serait terminé cette année, comme convenu dans le contrat de vente sur 10 ans conclu avec le gouvernement botswanais.
La De Beers était prête pour ce déménagement et a hâte d’accueillir les sightholders en novembre pour le premier sight international dans le pays d’Afrique australe.
« Nous prenons un peu d’avance pour le premier sight du Botswana en novembre. Aujourd’hui, 80 personnes travaillent dans les nouveaux bureaux de vente aux sightholders de Gaborone », explique-t-il.
« Certains de nos sightholders font déjà des affaires à Gaborone ou y ont des tailleries. Ce n’est donc pas une nouvelle destination. Mais ça en sera une pour certains de nos sightholders qui avaient l’habitude de venir à Londres. Nous avons parlé de notre déménagement, de la manière dont il était lié à notre contrat de vente et à un accord d’approvisionnement avec notre plus important pays producteur. Je pense que les bénéfices valent largement cette nouvelle destination. »