Chaim Even-Zohar, analyste chez Tacy Ltd, a ouvert la séance de l’après-midi pour le dernier jour de la Semaine du diamant en Israël. Il a proposé son analyse de « La situation de l’industrie internationale ».
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Chaim Even-Zohar a abordé des sujets tels que les prix, la dette bancaire et la demande mondiale. Il a également évoqué la question des diamants synthétiques et l’impact des marchandises recyclées sur le marché.
Évoquant la filière cette année, Chaim Even-Zohar n’a pas manqué de parler des diamants synthétiques de qualité et des marchandises recyclées. Ces deux types d’articles ont en effet un impact considérable sur le marché. Selon ses calculs les plus pessimistes, Chaim Even-Zohar estime que quelque 0,5 milliard de dollars de diamants synthétiques ont été produits, sur les 22 milliards de dollars du marché l’année dernière. Il a prévu que les prix du brut n’augmentent pas fortement en 2013 ou 2014. Selon lui, l’offre et la demande devraient être en équilibre.
Abordant la situation financière de l’industrie, Chaim Even-Zohar a déclaré que « le marché ne s’est jamais si bien porté. » Au cours de la crise financière mondiale, « l’argent est réapparu dans les échanges. Les gens injectaient des fonds privés », a-t-il expliqué. Chaim Even-Zohar n’a pas manqué de parler de la dette bancaire des centres diamantaires, en Inde ou en Israël par exemple. Il a rassuré son auditoire : « l’industrie a très bonne réputation en termes de risques partout dans le monde. »
À propos des diamants synthétiques qui circulent sous couvert de diamants naturels, Chaim Even-Zohar a parlé de problème pour l’industrie. « L’industrie doit commencer à réfléchir à ce qu’elle peut faire dans ces situations », a-t-il annoncé. Citant des habitants de Surat, en Inde, il a rappelé qu’entre 5 % et 7 % des 1, 2 et 3 points sont des pierres synthétiques. Il a expliqué que la plupart sont serties sur des bijoux avant d’être exportées. Elles n’entrent donc pas sur le marché des diamants.
Quant aux marchandises recyclées, Chaim Even-Zohar estime qu’elles ont atteint 1,2 milliard de dollars l’année dernière. « Leur présence dans la filière est également fonction des prêteurs sur gages. Cette activité est énorme. De nombreuses sociétés appliquent désormais un modèle économique pour l’achat de marchandises recyclées. Cela a un impact, que vous le vouliez ou non », a-t-il expliqué.
Chaim Even-Zohar a conclu en invitant l’industrie à prendre des mesures : la part des bijoux en diamants perd du terrain chez les consommateurs face aux autres produits de luxe. « Nous perdons de notre attrait auprès des consommateurs ; du coup, nous nous éloignons de leurs portefeuilles. La situation est donc préoccupante. Nous sommes en concurrence avec d’autres produits et nous sommes en mauvaise posture. Nous devons reconquérir notre place dans le portefeuille des consommateurs », a-t-il expliqué.
Author Michelle Moshelian