La DTC se retrouve dans l’impossibilité de satisfaire la demande des sightholders à court terme.
D’après Philippe Mellier, directeur général de la De Beers, la société ne sera pas en mesure de répondre à la demande des sightholders dans les six prochains mois en raison d’un déficit de production.
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« Cette situation va perdurer pendant le reste de la période d’ITO (intention de vendre) et le prochain sight de la Diamond Company Trading (DTC) sera encore réduit », a expliqué M. Mellier lors d’une conférence de presse au Hong Kong Jewellery & Gem Show. « Nos prévisions de production restent inchangées, mais notre offre dépend plus du type de marchandises que nous pouvons présenter, lesquelles peuvent ne pas correspondre à la demande des sightholders. »
L’offre de la DTC s’appuie sur les marchandises demandées par les sightholders à l’ITO, au début de chaque période contractuelle annuelle des fournisseurs privilégiés, qui se termine le 31 mars.
M. Mellier a souligné que la De Beers n’a pas ajusté ses prévisions, déjà communiquées, et portant sur une production de 28 millions à 30 millions de carats en 2012, soit une baisse allant jusqu’à 11 % par rapport à 2011. La production de la société au premier semestre a chuté de 13 % à 13,449 millions de carats.
Au quatrième trimestre 2011, époque où le marché a commencé à fléchir, la De Beers a décidé de se concentrer sur l’évacuation des déchets et la maintenance. La société a également perdu un mois de production de sa mine de Jwaneng au Botswana, après que la plus importante exploitation du groupe a été temporairement arrêtée en raison d’un accident mortel survenu à la mine le 29 juin.
M. Mellier a reconnu que les ventes de brut de la DTC seraient impactées par la pénurie de l’offre mais a ajouté que les conséquences auraient pu être bien pires si le marché avait suivi une tendance haussière. La demande globale a été ralentie en 2012 du fait de la conjoncture économique difficile, les prix du taillé de 1 carat ayant perdu 10 % depuis le début de l’année, selon l’indice RapNet Diamond Index (RAPI).
Les sightholders ont refusé les marchandises de la DTC lors des sights de juin et juillet, en grande partie en raison des prix élevés maintenus par la société, et ce malgré la baisse de la demande. Lors du sight d’août, la DTC a réduit ses prix d’environ 10 % en moyenne.
Selon Varda Shine, la directrice générale de la DTC, la société estime que les prix du brut reflètent actuellement ceux du taillé. Elle a ajouté que le marché du brut s’est amélioré ces dernières semaines après l’apparition des pénuries de taillé.
Varda Shine a admis l’existence d’opportunités sur le marché pour de très petits diamants destinés à l’industrie horlogère de luxe, et qui sont populaires en Inde, ces marchandises étant devenues plus rentables à produire.
Elle a également remarqué que les consommateurs chinois ont commencé à diversifier leur consommation de diamants, pour se tourner vers des qualités inférieures, avec un accent sur les marchandises en pureté VS-SI. Rapaport News a annoncé une demande stable pour ces marchandises lors du salon de cette semaine à Hong Kong.
M. Mellier a ajouté que, même si la demande chinoise a ralenti en 2012, la consommation du pays continue de croître, alimentée par l’expansion des villes de niveau 3 et 4. Selon lui, la demande devrait continuer de s’améliorer au quatrième trimestre, une époque où les ventes sont traditionnellement importantes et du fait de l’amélioration des conditions économiques.
« Le salon de Hong Kong arrive à point nommé, avant la saison des fêtes et parallèlement à l’amélioration de l’actualité économique de ces dernières semaines, a déclaré M. Mellier. « L’ambiance chez les clients et les sightholders est très importante et il nous faut faire preuve d’un optimisme prudent en termes de croissance. Même si les perspectives nous poussent à la morosité, nous devons rester optimistes pour nous assurer que les prix vont monter. »