La Diamond Trading Company (DTC) a annoncé à ses sightholders qu’ils pourraient reporter des marchandises au sight suivant, les diamantaires étant confrontés à un manque de liquidités et à de faibles marges bénéficiaires. [:]
Les sightholders peuvent en effet reprogrammer jusqu’à 50 % de la valeur totale du sight de juillet sur n’importe quel autre sight de la période actuelle d’ITO (intention de vendre), qui s’achève en mars 2013.
Dans une note aux sightholders, que s’est procurée Rapaport News, la DTC a expliqué que la décision fait suite aux commentaires des sightholders, selon lesquels les demandes de marchandises pour le sight de juillet sont supérieures à leurs besoins actuels.
Des rapports relatifs au précédent sight de la DTC, organisé au cours de la semaine du 11 juin, ont fait apparaître que les sightholders reportaient des marchandises en raison de la baisse de la demande de brut et des prix de la DTC, qui restent élevés. La DTC a légèrement ajusté ses prix et ses assortiments, ce qui a permis de maintenir la valeur de ses boîtes. Les échanges sur les marchés secondaires ont été assez ralentis au cours des semaines suivant le sight de juin, la plupart des boîtes de la DTC se vendant au niveau du tarif ou en dessous.
Des Kilalea, analyste chez RBC Capital Markets, prévoit que les prix du brut continuent à subir une certaine pression à court terme, étant donné le manque de liquidités dans les centres de taille.
« Preuve en est que le marché du brut est étouffé par des marchandises probablement trop coûteuses pour permettre des marges intéressantes à l’heure actuelle », a expliqué Des Kilalea. « Les diamantaires sont confrontés à la double pression de la lenteur des ventes de taillé et des prix du brut qui semblent décalés par rapport à ceux du taillé. Ajoutez à cela le manque de liquidités et le ralentissement des perspectives économiques en Chine, et il devient évident que l’industrie traverse une phase difficile à l’heure actuelle ».
Des Kilalea a ajouté que, même si les grands producteurs ont la possibilité de reporter leurs ventes, les petites entreprises sont moins souples, en raison du financement des projets.
RBC estime que les ventes de la De Beers, y compris à la DTC, sa division de vente au détail et d’activité industrielle pour les pierres synthétiques, ont chuté de 15 % en glissement annuel, jusqu’à environ 3 milliards de dollars au premier semestre de l’année. Rapaport estime que les ventes de la DTC ont perdu 19 %, atteignant environ 2,83 milliards de dollars au cours de la période.
Des Kilalea prévoit que l’incertitude persiste sur le marché au second semestre, ce qui affecterait la capacité des sightholders à accepter le brut qu’ils reportent actuellement aux prochains sights.
« Le comportement qu’auront les sightholders face au brut qu’ils ont reporté en juin et qu’ils devraient refuser en juillet dépendra des perspectives [du second semestre] et des prix auxquels le brut sera proposé », a écrit Des Kilalea. « Il est donc difficile à ce stade d’imaginer que les sightholders accepteront volontiers plus de brut après juillet, à moins que la situation mondiale ne semble s’assainir et que les prix du brut soient plus rentables en vue du traitement ».