Des diamants ou des actions? Le choix est simple !

Ken Gassman

Le choix est vite fait.
Si l’on regarde bien, ces cinq dernières années ont été plutôt chaotiques pour le marché du diamant. Les prix ont évolué à la manière des montagnes russes, le crédit s’est resserré et l’incertitude a été supérieure à la normale. [:]Cependant, si vous aviez acheté des actions du S&P 500, vous auriez vraiment de quoi vous plaindre.Non seulement les prix des actions sont été volatils, mais le retour sur investissement a été négligeable. Et mêmes si les diamantaires se sont plaints de la volatilité des prix du taillé, elle s’est révélée plutôt modeste comparée à celle des prix des actions sur le marché américain. Aux pires instants, la valeur des actions a chuté de 37 % en 2008 par rapport à 2007.

Les prix du taillé se sont effectivement plutôt bien comportés en 2008, en hausse de 9 %, ne réagissant qu’un an plus tard. Mais même alors, le résultat n’a pas été si décevant : au creux de la vague, c’est-à-dire en 2009, les prix ont chuté d’un peu moins de 11 %.

Les diamants surnagent, les actions coulent.
Au cours du dernier cycle de marché, l’indice S&P 500 a culminé à 1 530 en mai 2007, avant de chuter à 735 en février 2009. Aujourd’hui, l’indice s’est repris à environ 1 290. L’indice IDEX Online Polished Diamond Price Index a quant à lui culminé à 129 en août 2008, avant de chuter à 108 en septembre 2009. Aujourd’hui, l’IDEX Online avoisine les 138.

Par conséquent, les investisseurs qui ont acheté des actions au plus haut lors du dernier cycle tentent toujours aujourd’hui de refaire surface. En revanche, la valeur des pierres achetées par les diamantaires au plus haut du dernier cycle reste au-dessus de leur prix d’achat.

Diamants : des rendements solides
Comparons un investissement dans des diamants et un investissement en actions entre 2005 et 2011.

  • Pour chaque dollar investi dans le taillé en janvier 2005, les diamantaires recevaient 1,34 USD fin 2011.
  • Pour chaque dollar investi dans les actions du S&P 500 en janvier 2005, les investisseurs recevaient 1,06 USD fin 2011.
  • Cela équivaut à un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 5 % pour les diamants, contre un modeste 1 % pour les actions.

Non seulement le retour sur investissement du marché boursier a-t-il été presque nul, mais les inquiétudes qu’a fait naître une volatilité des prix anormalement élevée ont mis à l’épreuve la tolérance au risque des investisseurs. Manifestement, les boursicoteurs n’ont pas été correctement indemnisés pour le risque supporté.

Le pourquoi du succès des diamants
Le négoce du diamant est interdit au grand public. Seules quelques personnes peuvent les échanger sur les bourses du monde entier.
En revanche, quasiment tout le monde peut acheter et vendre des actions. On estime que des millions de « traders du dimanche » jonglent avec des titres, parallèlement aux milliers de « professionnels de l’investissement ».

En 2007 et 2008, les vendeurs à découvert et les programmes d’échange informatisés ont aggravé l’effritement des marchés financiers mondiaux. Pire encore, les investisseurs n’avaient « nulle part où se cacher » sur les marchés financiers. Aucun secteur, entre actions, obligations, matières premières ou autres instruments financiers cotés en bourse, n’a pu échapper à la crise financière. De nombreux analystes ont alors qualifié « d’irrationnelles » les ventes massives survenues à Wall Street.

En revanche, le négoce du diamant s’est trouvé relativement épargné par la débâcle des marchés financiers, le public ne pouvant pas échanger de pierres sur un coup de tête. Et même si les marchés du diamant ont connu quelques ventes forcées par des diamantaires acculés par leurs crédits, les liquidités ne se sont pas taries, comme cela a été brièvement le cas sur les marchés ouverts au public.

La leçon à retenir : n’ouvrez pas le marché du diamant aux étrangers
La rumeur selon laquelle l’industrie du diamant s’ouvrirait au public continue d’enfler. Nous aimerions inciter les instances dirigeantes à la prudence avant toute prise de décision.
Notre analyse suggère que, sur un marché public, les retours sur investissement et la volatilité des prix du diamant entreraient en corrélation relativement étroite avec ceux des marchés boursiers : les retours sur investissement chuteraient et la volatilité des prix augmenterait… des perspectives qui ne nous aident pas à dormir la nuit.

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