New York – Les diamants de laboratoire et les pierres surévaluées, les montres intelligentes et le prix de l’once d’or figurent parmi les sujets qui pourraient avoir un impact important sur l’industrie des bijoux cette année.[:]
En 2014, l’évolution constante des médias sociaux devrait toujours faire les gros titres, avec la vente sociale et le « m-commerce »1 – autrement dit, les consommateurs qui font des achats depuis leurs smartphones ou leurs tablettes.
National Jeweler a retenu cinq sujets qui resteront d’actualité pour l’industrie des bijoux au cours de l’année à venir. Cette liste a été compilée avec l’aide de Cindy Edelstein, du Jeweler’s Resource Bureau, Beth Ann Bonanno, de The EAB Project, et Marc Knobloch, vice-président de la société diamantaire Aron Knobloch Inc.
En voici la liste.
1. Les diamants de laboratoire. C’était le sujet d’actualité de 2012. Il a persisté en 2013, et il continuera de poser problème en 2014 et après.
Les jeunes consommateurs – actuellement adolescents ou dans leur vingtaine – accepteront-ils des bagues de fiançailles en diamants synthétiques ?
Et que dire du mélange non déclaré de diamants de laboratoire et de diamants naturels ? L’industrie admet certainement que cela pose problème. Les principaux acteurs, dont la De Beers et le Gemological Institute of America, avaient tous quelque chose à dire à ce sujet en 2013. L’année 2014 démarre dans la même veine. Mercredi 8, la Diamond Manufacturers and Importers Association of America, Jewelers of America, l’Indian Diamond and Colorstone Association et le New York Diamond Dealers Club ont accueilli un séminaire, sur invitation seulement, portant sur les mélanges non déclarés à New York.
2. Des rapports de certification incohérents. Au cours de l’année, plusieurs joailliers ont exprimé leur frustration face aux diamants surévalués : des pierres ressortent de certains laboratoires, avec un décalage de plusieurs grades en matière de couleur et de pureté. Ainsi, un G, SI1 pourrait être assorti d’un rapport de certification d’un E, VS1.
« Cela pose problème car les prix des diamants ont augmenté, a déclaré un détaillant. C’est frustrant d’être un homme d’affaires et de voir qu’une tempête se prépare. Car je sais bien qu’une tempête va éclater. »
La tempête n’a pas généré beaucoup de pluies en 2013, même si un petit grondement de tonnerre s’est fait entendre vers la fin de l’année : en novembre, juste avant le Black Friday, ABC 7, à Denver, a diffusé un reportage pour alerter les acheteurs sur le monde « non réglementé » des laboratoires de certification. Une autre filiale d’ABC, 10 News in San Diego, a repris l’histoire et diffusé sa propre version, pourtant très similaire, à la mi-décembre.
D’autres articles sur le même sujet pourraient être publiés en 2014.
3. Ventes sociales et sur mobile. Pour tous ceux qui pensent, espèrent ou souhaitent que les médias sociaux finissent tout simplement par disparaître, 2014 sera décevante : ce ne sera pas le cas. La technologie, en particulier les smartphones, les tablettes et l’Internet sans fil, ont transformé la manière dont les gens communiquent et partagent des informations.
Le marketing social et les ventes sociales continueront de compter pour les joaillers. Ils vont devoir consacrer plus de temps et de créativité à ce domaine en 2014.
Cindy Edelstein a cité Instagram et Pinterest comme les deux plates-formes de médias sociaux avec lesquelles les détaillants doivent se familiariser. « J’ai entendu dire que des ventes avaient été générées grâce à Instagram et Pinterest et je pense que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, explique-t-elle. Les joailliers vont devoir apprendre à intégrer Instagram dans leurs plans marketing en dépit du (léger) obstacle lié au fait qu’il s’agit d’une application téléphonique. Cela semble poser problème à certains. »
En outre, le m-commerce, ou les ventes sur mobile (réalisées sur un smartphone ou une tablette) vont continuer à gagner en importance. Même s’ils ne vendent pas en ligne, les détaillants doivent améliorer la visibilité de leurs marchandises sur les appareils mobiles.
4. La montre intelligente. Jusqu’à présent, les montres intelligentes, qui ont émergé en 2013, n’ont pas vraiment fait un tabac. Pourtant, il y a un acteur technologique qui attend en coulisses : Apple, le fabricant de gadgets révolutionnaires, comme l’iPod et l’iPad.
Ainsi que l’a observé le chroniqueur Jan Brassem dans son article du 2 décembre, Apple n’a jamais pénétré un nouveau marché en premier. La société laisse les autres la précéder. Elle analyse leurs succès et leurs échecs avant de se lancer. Elle parvient ainsi à proposer le produit le plus populaire qui soit.
Il semblerait qu’Apple sorte des coulisses et entre sur le marché des montres intelligentes en 2014. La veille de Noël, le New York Post a publié un article citant le PDG du géant des technologies, Tim Cook, qui indiquait qu’il a de « grands projets » pour l’année à venir et que les consommateurs vont adorer.
5. L’or. Les cours de l’or suivent la loi de la gravité : ils ont grimpé et maintenant, ils redescendent. Après avoir atteint près de 1 900 dollars l’once ces dernières années, les prix ont chuté. Les analystes déclarent s’attendre à une poursuite de la baisse en 2014. Selon Kitco.com, le cours de l’once d’or était de 1 225 dollars le 2 janvier. Un article, reprenant des prévisions de Goldman Sachs, considère que l’or descendra à 1 057 dollars l’once dans l’année à venir, un niveau qui n’a pas été atteint depuis 2010.
La baisse des prix de l’or pourrait profiter aux détaillants et joailliers, qui veulent faire de nouveaux achats. Ces pièces peuvent être tarifées à des niveaux accessibles à davantage de consommateurs, qui montrent une affinité pour l’or rose, mais aussi pour l’or jaune, qui redevient tendance. Pourtant, un prix de 1 200 dollars l’once, voire de 1 050 dollars est encore nettement supérieur à 600 ou 800 dollars l’once. Le métal jaune pourrait donc rester hors de portée de la classe moyenne, qui continue de rencontrer des difficultés post-récession.
Et que dire des joailliers, détaillants ou fabricants qui se retrouvent avec de l’or acheté lorsque le prix était bien plus élevé ? Comme le souligne Beth Ann Bonanno, « bon nombre de mes clients sont des artistes qui ont besoin de beaucoup d’or, ils en ont tout un stock. Avec un cours à moins de 1 200 dollars, ils vont devoir réduire considérablement leurs prix, alors qu’une grande partie de cet or a été acheté bien plus cher. »
[1] Commerce électronique à partir de terminaux mobiles (anglicisme, synonyme de « commerce mobile »)