Voilà, on y est, 2017 a commencé depuis un petit mois, on s’est remis de nos agapes de fin d’année, on commence à digérer le froid hivernal et… on pose les jalons pour l’année à venir. [:]Janvier et février sont toujours des mois attendus pour l’industrie du diamant. On aimerait d’ailleurs pouvoir établir des prospectives claires pour avancer dans la bonne direction. À quoi l’industrie du diamant peut-elle s’attendre en 2017 ou que peut-elle espérer de cette nouvelle année ?
Si nous n’avons pas forcément de certitudes, nous avons au moins des pistes.
2016, l’année de la stabilisation
Si nos perspectives pour 2016 étaient bonnes, c’est une année que l’on peut, avec le recul nécessaire, qualifier d’année de la stabilisation. Les bouleversements de 2014, puis l’entrée réelle et inéluctable dans une nouvelle ère en 2015, ont fait place à une année 2016 qui a confirmé le renouveau de l’industrie du diamant. Même si ce ne fut certes pas un long fleuve tranquille !
Des miniers en vitesse de croisière, un marché qui suit
Après une année 2015 mouvementée, 2016 a ainsi vu la relation entre les miniers et le marché s’apaiser. Les uns ont moins pressuré les autres (ils n’ont pas vraiment eu le choix !), s’adaptant mieux à la demande et permettant ainsi au marché de s’équilibrer : offre plus limitée, reports possibles, meilleure compréhension des besoins et contraintes des clients, etc. Le « ménage » (sans jugement ou mauvais jeu de mots) s’est fait progressivement dans l’industrie, et, si tous n’y ont pas survécu, on peut considérer que le marché dans son ensemble est plus « clean » et continuera sur sa lancée à l’avenir – l’écart entre prix du brut et prix du taillé s’est d’ores et déjà amélioré et devrait, au minimum, se maintenir. Pour autant d’ailleurs, le bilan de l’année n’a pas du tout été mauvais pour les miniers.
La demande à court terme semble établie et à peu près stable, suivant le calendrier habituel de l’industrie diamantaire, 2017 s’annonce donc sous de bons auspices ! Quant à la demande à long terme, elle ne fait même pas débat tant elle paraît assurée, la demande devant dépasser l’offre d’ici quelques années.
À noter par exemple, le premier sight de la De Beers pour 2017, qui a dépassé toutes les attentes et s’est élevé à pas moins de 720 millions de dollars (faisant suite à un dernier cycle commercial de 2016 de 418 millions de dollars). Le minier a d’ailleurs décidé, pour mieux prendre en compte les besoins des petits détaillants et négociants, de s’essayer aux contrats à terme à prix fixes au sein de sa division d’enchères.
Un équilibre à trouver en Inde et en Chine
Si l’année 2016 a été satisfaisante pour la demande de bijoux en diamants, c’est à nouveau au principal marché, le marché américain qu’on le doit (stocks mieux gérés, production plus adaptée, dépenses plus florissantes des consommateurs et meilleurs chiffres de l’emploi)… C’est à nouveau sur le marché américain que la croissance devrait s’appuyer en 2017.
Si, à l’heure actuelle, les difficultés semblent s’aplanir, l’Inde et la Chine sortent de deux années difficiles.
En Chine, la politique anticorruption du président a beaucoup pesé sur les achats de produits de luxe, dans et hors frontières. Mais la confiance remonte et le marché chinois dans son ensemble semble s’apaiser, trouver un équilibre et une certaine maturité. Il est un peu tôt pour tirer le bilan des ventes de fin d’année et du nouvel an chinois, qui pourraient nous aider à établir des pronostics à court terme pour 2017. Il est certain cependant que la Chine reste un des marchés principaux pour les bijoux en diamants, avec lequel il faudra continuer à compter dans les années à venir.
L’Inde se remet doucement du programme de démonétisation qui l’a frappée de plein fouet en 2016, portant préjudice aux fabricants et aux petites marchandises de faible valeur. Mais en ce qui concerne la demande de bijoux en diamants, la croissance est conforme à celle du pays, en pleine évolution, où les bijoux tiennent culturellement une grande place !
La RSE, notre nouveau « dada »… à juste titre !
C’était finalement une nouveauté en 2016 mais qui va se confirmer et s’affirmer en 2017 : transparence et RSE sont l’affaire de tous dans l’industrie du diamant.
Jusqu’à l’année dernière, seul les grands groupes et partisans de l’innovation travaillaient sur la RSE et en faisaient une problématique quotidienne au sein de leur entreprise. Elle fait et va continuer à faire partie de nos préoccupations dans la gestion de nos entreprises. En témoigne, le besoin imposé par les banques et les miniers, de garantir la production sur l’ensemble de la chaîne de valeur. En témoigne, la nécessité de se conforter aux exigences de plus en plus fortes des consommateurs dans ce domaine, générations Y et Z en tête…
Un assainissement financier établi
Une courte mise au point sur ce sujet tant débattu. L’assainissement financier va continuer. Certes, on en parle moins, mais sa nécessité est devenue effective, ne serait-ce que pour avoir accès aux crédits bancaires, lois internationales à l’appui ; la question ne se pose même plus, elle est établie et va de pair avec transparence et RSE… La De Beers a notamment mis en place, pour ses sightholders, en 2014, une feuille de route devant les amener à la conformité financière… en 2017 !
Des diamants synthétiques ? Oui, mais sans tricher !
Il me semble qu’on y est enfin. Les diamants synthétiques ne sont plus le mal absolu à combattre pour l’industrie des diamants naturels ! En revanche, il serait intéressant que les producteurs de diamants synthétiques arrivent, eux, à se définir sans transformer systématiquement, et ce dans le meilleur des cas, les diamants naturels en « mouton noir ». Nous sommes tous mieux informés et plus conscients de ce que sont les diamants synthétiques ; tout comme nous savons que ces derniers ne touchent pas le même public, ou le public de la même façon que les diamants naturels. La peur est donc moins grande…
La fraude reste une problématique d’envergure en revanche. Elle est peut-être moins importante que l’impression que nous en avons en vérité ! Mais le problème est qu’à chaque fois que des diamants synthétiques sont mélangés à des lots de diamants naturels frauduleusement, le préjudice pour notre industrie est important. Les nombreuses machines permettant de détecter les diamants naturels et de tester les lots de mêlées, les séminaires sur le sujet et les sources d’information permettant de lever le voile sur cette problématique (comme chez Rubel & Ménasché, notre rubrique en cours de réalisation Diamants synthétiques) font avancer les choses. Détection et information, voilà la clef d’une bataille qui va certainement occuper l’industrie du diamant de façon prioritaire en 2017.
Il existe bien sûr d’autres sujets que nous aborderons sur ce site en 2017, comme les fonds à destination de la publicité et du marketing par exemple, la vente en ligne, la place des centres diamantaires comme Israël, etc. ; mais notre idée ici était avant tout d’essayer de visualiser l’année à venir de façon plus concrète à l’échelle de nos, « vos » problématiques quotidiennes. Nous vous attendons toujours plus nombreux sur le site www.rubel-menasche.com en 2017 et vous remercions de tout cœur de nous lire !
À lire :
– Industrie du diamant : qu’attendre de 2016 ?
– L’offre de brut montre un basculement dans l’équilibre des pouvoirs – Perspectives
– La De Beers s’exprime sur l’actualité de l’industrie diamantaire
– L’industrie du diamant mise tout sur la légitimité
– « Le LFG analyse 100 % des diamants pour le critère synthétique, naturel ou traité » – Olivier Segura, Laboratoire Français de Gemmologie
– Perspectives positives pour les échanges de brut, hors démonétisation en Inde
– Israël en route vers une reprise du marché diamantaire – L’entretien de cinq minutes : Yoram Dvash